Le président élu Donald Trump poursuit son objectif de domination énergétique en nommant Chris Wright, PDG de Liberty Energy et climatosceptique déclaré, au poste de secrétaire à l’Énergie. Cette annonce, survenue durant la COP29 à Bakou, s’accompagne de la désignation de Doug Burgum, gouverneur du Dakota du Nord, à la tête du Conseil national de l’énergie (CNE). Ensemble, ils formeront l’ossature de la politique énergétique de la future administration Trump.
Chris Wright est connu pour ses critiques virulentes envers les politiques de transition énergétique. Il a qualifié les objectifs de neutralité carbone de « sinistres » et a fustigé les prévisions de baisse de la demande pétrolière comme étant « malveillantes ». Sa nomination, saluée par certains acteurs du Moyen-Orient, illustre un retour marqué à des politiques pro-hydrocarbures.
Un alignement avec les intérêts des producteurs de pétrole
La nomination de Wright a été jugée « fantastique » par un responsable saoudien anonyme cité par S&P Global Commodity Insights, soulignant les convergences entre la nouvelle politique énergétique américaine et les intérêts des pays du Moyen-Orient. Les producteurs de la région, bien qu’optimistes, surveillent avec prudence une éventuelle augmentation de la production pétrolière américaine, qui pourrait mettre à mal les efforts de stabilisation des prix menés par l’OPEP+.
En tant que secrétaire à l’Énergie, Wright sera responsable de la gestion des réserves stratégiques de pétrole et des autorisations d’exportation de gaz naturel liquéfié (LNG). Cependant, son rôle ne s’étendra pas directement à la régulation de la production pétrolière et gazière aux États-Unis.
Une politique tournée vers l’expansion énergétique
Donald Trump, dans son discours de présentation, a affirmé que Wright était un choix idéal pour mener les États-Unis vers un nouvel « âge d’or de la prospérité énergétique ». Wright est également connu pour son plaidoyer en faveur de la fracturation hydraulique, qu’il considère comme un levier essentiel pour doubler la production mondiale d’énergie et élever le niveau de vie global.
Doug Burgum, nommé la veille, viendra compléter cette dynamique en dirigeant le Conseil national de l’énergie. Ce nouvel organisme coordonnera la politique énergétique américaine et relèvera directement de la Maison-Blanche. Les missions principales incluent la dérégulation administrative, l’encouragement à l’innovation et l’augmentation des investissements dans les hydrocarbures.
Défis pour l’OPEP et le marché mondial
La perspective d’une hausse de la production pétrolière américaine sous l’administration Trump inquiète les acteurs de l’OPEP+. Selon Kamil al-Harami, analyste indépendant et ancien cadre de Kuwait Petroleum Corp, « plus de production américaine pourrait affaiblir l’OPEP et peser sur les prix ». En 2025, une surabondance d’offre est redoutée, alimentée par une croissance modérée de la demande chinoise et une augmentation des productions rivales.
Les prévisions de Commodity Insights indiquent une production américaine culminant à 15,1 millions de barils par jour d’ici 2030, représentant 20 % de la production mondiale. En parallèle, les prix du Brent devraient rester modérés, avec une moyenne estimée à 78,70 dollars le baril en 2025.
Une vision controversée sur le climat
Chris Wright est aligné avec les critiques du Moyen-Orient envers les politiques de décarbonisation. Lors de discussions à la COP29, il a rejeté les scénarios de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoyant une réduction drastique de la production d’hydrocarbures d’ici 2050. Wright considère ces projections comme irréalistes et nuisibles, affirmant qu’elles augmentent les coûts de l’énergie et freinent le développement économique mondial.
Pour Donald Trump, ces nominations illustrent sa volonté de replacer les États-Unis au sommet des marchés mondiaux de l’énergie, en misant sur une production nationale accrue et en s’éloignant des politiques climatiques internationales contraignantes.