Le président américain Donald Trump a récemment exhorté le Royaume-Uni à réduire considérablement ses investissements dans l’énergie éolienne, qu’il qualifie de coûteuse, afin de relancer les activités de forage pétrolier offshore en Mer du Nord. Selon Trump, les réserves encore disponibles pourraient assurer au pays une exploitation rentable pour une centaine d’années, avec Aberdeen, en Écosse, désignée comme un pôle majeur pour cette reprise. Cette déclaration intervient alors que les deux pays viennent de signer un accord commercial partiel, visant à renforcer leurs échanges bilatéraux. Les propos du dirigeant américain ouvrent néanmoins une controverse sur d’éventuels conflits d’intérêt, particulièrement liés à ses propres intérêts économiques à Aberdeen.
Réserves pétrolières contestées
Les affirmations de Donald Trump sur l’abondance des réserves pétrolières en Mer du Nord suscitent des réactions mitigées parmi les spécialistes du secteur énergétique. Sugandha Srivastav, économiste à la Smith School of Enterprise and the Environment de l’université d’Oxford, conteste notamment ces propos en estimant que les quantités restantes de pétrole et de gaz y sont nettement moins importantes que ne le prétend le président américain. La chercheuse souligne que l’extraction des réserves restantes présenterait un coût économique élevé pour le Royaume-Uni, impactant négativement les contribuables. En effet, l’exploitation de ces ressources pétrolières offshore implique souvent des investissements considérables, particulièrement dans les technologies de forage avancées.
De plus, la suggestion de Trump intervient à un moment stratégique pour le Royaume-Uni, alors que le pays cherche à équilibrer son mix énergétique tout en stabilisant ses coûts énergétiques intérieurs. Trump critique également le régime fiscal britannique actuel qu’il juge dépassé, affirmant qu’un régime fiscal modernisé et favorable à l’industrie pétrolière permettrait de réduire rapidement les coûts énergétiques du pays. Toutefois, cette proposition soulève aussi la question sensible des avantages économiques potentiels pour les entreprises américaines susceptibles d’investir dans ces nouvelles opportunités de forage offshore britannique.
Impact sur la stratégie énergétique britannique
La position exprimée par Donald Trump intervient alors que le secteur britannique des énergies renouvelables, notamment l’éolien offshore, continue d’enregistrer une forte expansion grâce aux investissements privés et aux subventions publiques. Malgré une réduction notable des coûts de production ces dernières années, les éoliennes restent un sujet de débat économique et politique, notamment en raison des coûts initiaux élevés et des critiques liées à leur intégration dans le paysage côtier. Le président américain a directement qualifié ces infrastructures d’inefficaces et d’esthétiquement problématiques, des arguments souvent repris par ses partisans outre-Atlantique.
Pourtant, selon les dernières analyses économiques, le coût global de l’énergie éolienne est désormais compétitif face aux énergies fossiles comme le gaz naturel ou le pétrole. Sugandha Srivastav insiste ainsi sur l’intérêt économique de l’éolien à long terme, malgré les critiques politiques et esthétiques avancées par le président Trump. Pour l’instant, le gouvernement britannique n’a pas réagi publiquement aux recommandations américaines, probablement en raison de la délicatesse diplomatique et économique du contexte actuel entre Londres et Washington.
Des intérêts économiques potentiellement conflictuels
La récente recommandation du président Trump sur le choix énergétique du Royaume-Uni soulève également des interrogations sur d’éventuels conflits d’intérêt personnels ou économiques. La famille Trump possède notamment un complexe hôtelier et golfique à Aberdeen, ville écossaise présentée par le président américain comme épicentre potentiel de l’activité pétrolière offshore. La proximité géographique de cette propriété avec les zones de forage pétrolier offshore suggérées pourrait théoriquement avoir une incidence directe sur sa valeur économique à long terme.
Cette situation alimente la prudence des autorités britanniques, qui se trouvent confrontées à un dilemme diplomatique et énergétique délicat. L’accord commercial récemment signé entre les États-Unis et le Royaume-Uni renforce les liens économiques entre les deux pays mais ajoute également une pression politique supplémentaire sur les choix stratégiques du gouvernement britannique. Dans ce contexte, le secteur énergétique et les investisseurs internationaux attendent avec attention les prochaines décisions de Londres, qui auront des implications majeures sur le futur énergétique britannique.