Trois hauts responsables de l’administration Trump participent cette semaine à la conférence CERAWeek à Houston, un événement clé du secteur énergétique. Leur présence vise à clarifier les orientations de la nouvelle politique énergétique américaine, marquée par une volonté de déréglementation et un soutien accru aux industries pétrolière et gazière.
Un virage vers la déréglementation
Dès son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a signé un décret intitulé Unleashing American Energy, visant à favoriser l’extraction des énergies fossiles et à réduire les restrictions environnementales. Cette initiative a conduit l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) à tenter d’imposer un retour en arrière sur l’interdiction californienne des véhicules thermiques d’ici 2035, un effort stoppé par le Government Accountability Office.
Le ministre de l’Énergie, Chris Wright, ouvre la conférence en réaffirmant son engagement en faveur d’une expansion énergétique incluant les combustibles fossiles. Ancien dirigeant de Liberty Energy, une entreprise spécialisée dans les équipements pour le gaz et le pétrole de schiste, Wright défend une politique d’augmentation de la production nationale.
Un marché gazier en pleine expansion
L’extension du terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) de Plaquemines, en Louisiane, par Venture Global, a été annoncée vendredi, avec un investissement supplémentaire de 18 milliards de dollars. Cette décision illustre l’essor du marché gazier américain, qui a déjà fait des États-Unis le premier exportateur mondial.
« Nos exportations vont plus que doubler dans les prochaines années », a déclaré Chris Wright sur Bloomberg Television. Ce développement intervient après la levée du moratoire sur les nouveaux terminaux GNL imposé par Joe Biden, qui avait invoqué des préoccupations climatiques.
Des incertitudes sur les relations énergétiques avec l’Europe
L’Europe demeure le principal client du GNL américain, notamment après la réduction des importations russes consécutive à la guerre en Ukraine. Cependant, le repositionnement diplomatique des États-Unis sous Donald Trump, marqué par un rapprochement avec la Russie et des tensions avec l’Europe, soulève des questions sur l’avenir de ces exportations.
Jonathan Elkind, chercheur à l’université Columbia, souligne que « le rôle des États-Unis en tant que fournisseur stratégique d’énergie pour l’Europe pourrait être remis en question ». Alors que la production pétrolière américaine reste stable à des niveaux record, l’évolution de la politique étrangère pourrait influencer les flux énergétiques transatlantiques.