Le président américain Donald Trump a vivement réagi après l’annonce par la province canadienne de l’Ontario d’une surtaxe sur ses exportations d’électricité destinées aux États-Unis. Cette surtaxe de 25 % concerne l’électricité alimentant près de 1,5 million de foyers et d’entreprises dans les États du Michigan, du Minnesota et de New York. Qualifiant cette décision d’abus tarifaire, le président Trump a exprimé son mécontentement publiquement, renforçant la perspective de nouvelles tensions commerciales entre les deux pays. Cette controverse intervient alors que les États-Unis avaient provisoirement suspendu leurs droits de douane sur les produits canadiens jusqu’au 2 avril.
Mesures de réciprocité tarifaire imminentes
À partir du 2 avril prochain, les États-Unis prévoient d’appliquer une politique tarifaire dite de réciprocité, qui imposera aux importations canadiennes des droits douaniers équivalents à ceux appliqués par le Canada sur les marchandises américaines. Donald Trump a averti explicitement le Canada, indiquant que les États-Unis pourraient facilement se passer de produits canadiens essentiels tels que l’énergie, le bois et l’automobile. Cette déclaration survient dans un contexte où les relations commerciales nord-américaines demeurent tendues, malgré les efforts récents pour apaiser la situation tarifaire.
La province de l’Ontario défend fermement sa décision en invoquant la nécessité d’assurer une équité économique face aux incertitudes provoquées par les politiques tarifaires américaines. Le Premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, s’est déclaré déterminé à poursuivre la mise en place de cette mesure tarifaire jusqu’à ce que les menaces américaines sur les droits de douane soient définitivement levées. Lors d’une conférence de presse tenue récemment, il a insisté sur le besoin urgent d’un accord négocié, tout en affirmant être prêt à suspendre totalement les exportations d’électricité si la situation l’exigeait.
Une escalade commerciale aux lourdes conséquences
Cette situation préoccupe particulièrement les milieux économiques et industriels des deux côtés de la frontière, alors que le risque d’une escalade commerciale devient de plus en plus concret. Des secteurs essentiels tels que l’énergie, l’industrie automobile et la foresterie pourraient subir directement les conséquences d’un éventuel renforcement des droits de douane réciproques. La menace de coupure d’électricité lancée par l’Ontario ajoute un élément critique à ce dossier commercial, alors même que des entreprises américaines dépendent fortement des importations d’électricité canadienne pour maintenir leur activité quotidienne.
Les prochains jours seront déterminants, avec l’approche rapide de la date limite fixée pour la fin des exemptions tarifaires actuelles. Les autorités économiques et commerciales surveillent désormais attentivement les échanges diplomatiques, attendant de voir si un compromis sera trouvé ou si, au contraire, le bras de fer tarifaire entre Washington et Toronto franchira un nouveau seuil.