L’administration fédérale des États-Unis a annoncé la levée du gel imposé au projet éolien offshore Empire Wind 1, situé au large de l’État de New York. Cette décision marque un revirement notable dans la politique restrictive engagée par le président Donald Trump à l’égard de l’éolien depuis son retour à la Maison Blanche. Le projet, mené par le groupe énergétique norvégien Equinor, avait été suspendu en avril par le ministre de l’Intérieur Doug Burgum, en raison de supposées carences dans l’analyse environnementale initialement menée sous l’administration précédente.
Un projet stratégique pour New York
Empire Wind 1 prévoit l’installation de 54 turbines à plus de 20 kilomètres au sud de Long Island, avec une capacité installée de 810 mégawatts (MW). Ce volume permettrait, selon Equinor, de couvrir les besoins électriques d’environ 500 000 foyers. Le chantier représente un investissement estimé à $2,5bn (EUR2,25bn), avec à la clé la création de 800 emplois directs durant la phase de construction et de 300 postes permanents pour l’exploitation.
Le projet s’intègre dans les objectifs énergétiques fixés par l’État de New York, qui ambitionne d’atteindre 70 % d’électricité décarbonée d’ici 2030 et 9 gigawatts (GW) d’éolien en mer installés à l’horizon 2035. La gouverneure Kathy Hochul a salué la décision fédérale, déclarant que « l’avenir économique de New York sera alimenté par une énergie abondante ».
Reprise des travaux et message à l’industrie
La reprise du projet Empire Wind intervient alors que plusieurs initiatives similaires aux États-Unis ont récemment subi des arrêts ou des réévaluations stratégiques. Des projets comme Vineyard Wind dans le Massachusetts ont connu des périodes d’incertitude, accentuées par des hausses de coûts de construction et une inflation persistante.
La décision de relancer Empire Wind est perçue comme un signal de stabilisation pour la filière éolienne offshore, bien que le cadre réglementaire fédéral demeure sujet à fluctuations. Anders Opedal, président-directeur général d’Equinor, a déclaré que cette annonce « souligne notre engagement à fournir de l’énergie tout en soutenant les économies locales ».
Infrastructure portuaire et perspectives locales
Equinor a également confirmé le développement d’un centre logistique sur le terminal maritime de South Brooklyn, visant à structurer les opérations de maintenance et la chaîne logistique autour du projet. Ce développement s’inscrit dans une volonté affichée de renforcer la dimension industrielle locale de l’éolien offshore sur la côte Est.
Malgré cette avancée, plusieurs défis structurels persistent pour le secteur. Les difficultés d’approvisionnement, la volatilité des prix des matériaux, ainsi que la complexité du raccordement au réseau limitent encore la visibilité sur la rentabilité des investissements. Le précédent d’Ørsted en 2023, qui avait annulé plusieurs projets pour raisons économiques, reste dans les mémoires du secteur.
Vers une relance ou une exception ?
Alors que la mise en service d’Empire Wind est prévue pour 2027, les acteurs du secteur attendent désormais des clarifications sur l’orientation de la politique fédérale en matière d’énergies marines. La cohérence et la stabilité réglementaire apparaissent comme des conditions essentielles à la mobilisation des capitaux nécessaires dans ce domaine capital intensif.