Les entreprises du secteur de l’énergie et les grands consommateurs industriels exhortent les gouvernements à respecter les engagements pris lors de la COP28, visant à tripler la capacité mondiale de production d’énergies renouvelables d’ici 2030. Ces engagements, pris lors du sommet de Dubaï, sont considérés comme essentiels pour maintenir un rythme soutenu de décarbonation dans les années à venir. Le respect de ces objectifs nécessitera non seulement une accélération des investissements, mais aussi des politiques publiques renforcées.
En marge de la Semaine du climat des Nations Unies à New York, des représentants du secteur de l’énergie appellent les États à inclure des objectifs quantifiables d’énergies renouvelables dans leurs plans climatiques nationaux à soumettre à l’ONU en février 2025. L’absence de tels objectifs compromettrait les engagements pris et risquerait de ralentir les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cette pression sur les gouvernements vise à garantir que les promesses faites à la COP28 ne restent pas de simples déclarations d’intention.
Des investissements nécessaires pour soutenir la croissance des renouvelables
L’un des points essentiels soulevés lors de ces discussions concerne la nécessité d’accroître les investissements dans les infrastructures et technologies liées aux énergies renouvelables. Des entreprises comme Vestas et Iberdrola, tout comme les grands groupes industriels consommateurs d’énergie, ont insisté sur l’importance d’investir massivement dans les projets solaires, éoliens et hydroélectriques pour permettre une transition énergétique rapide. Ces entreprises ont souligné que, sans un soutien financier robuste, les objectifs de 2030 ne pourront être atteints.
La question de l’investissement public et privé est donc centrale. Les gouvernements doivent définir des cadres législatifs incitatifs pour attirer les investisseurs privés vers les projets d’énergies renouvelables, tout en développant des programmes de soutien public. Cela passe par des mesures fiscales, des subventions directes, et des facilités de financement pour les projets d’infrastructures.
Une transition qui repose aussi sur l’innovation
Au-delà des investissements, la transition énergétique nécessite aussi une innovation continue. L’amélioration des technologies de stockage de l’énergie, par exemple, est essentielle pour maximiser l’utilisation des sources renouvelables intermittentes comme le solaire et l’éolien. La capacité à stocker et redistribuer efficacement l’énergie produite durant les périodes de forte production est un élément critique pour équilibrer les réseaux électriques.
Les avancées dans l’hydrogène vert et les batteries à haute capacité pourraient jouer un rôle clé dans cette transition. Ces innovations technologiques doivent s’accompagner d’une accélération de leur adoption pour répondre aux besoins croissants des industries et des consommateurs en matière d’énergie propre. Par ailleurs, des efforts supplémentaires sont requis pour améliorer l’efficacité des réseaux électriques et des systèmes de distribution afin d’éviter les pertes énergétiques.
Les freins politiques et réglementaires
Bien que les perspectives technologiques et économiques soient encourageantes, les entreprises du secteur de l’énergie pointent des obstacles politiques et réglementaires à cette transition rapide. La lenteur des processus d’autorisation pour les nouveaux projets, les divergences réglementaires entre les pays, ainsi que les questions liées à la planification des réseaux, freinent le développement des infrastructures énergétiques nécessaires pour atteindre les objectifs de 2030. Ces aspects doivent être résolus rapidement afin de permettre un déploiement plus efficace des projets d’énergies renouvelables.
De plus, certaines nations peinent à définir des stratégies nationales cohérentes, ralentissant ainsi les investissements et la mise en œuvre des projets. Sans une collaboration étroite entre les États et le secteur privé, les objectifs de triplement de la capacité énergétique renouvelable risquent d’être compromis.
La gouvernance mondiale face aux enjeux climatiques
Lors des discours prononcés en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a souligné la nécessité de renforcer la gouvernance mondiale pour coordonner les actions climatiques. Il a notamment insisté sur le besoin de dépasser les clivages entre nations pour aborder de manière collective les enjeux de transition énergétique. La coopération internationale est un facteur clé pour accélérer la mise en place des infrastructures nécessaires, notamment dans les pays en développement, souvent plus vulnérables face aux crises énergétiques.
Les institutions financières internationales, telles que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI), ont aussi un rôle majeur à jouer dans cette dynamique, en facilitant l’accès au financement pour les projets d’énergies renouvelables dans ces régions.
La transition énergétique, un enjeu global
La transformation du secteur énergétique est désormais un enjeu prioritaire pour de nombreux pays et entreprises. Le succès de cette transition dépendra de la capacité des gouvernements à instaurer des politiques cohérentes, à investir dans les infrastructures et à soutenir l’innovation technologique. Tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030 est une ambition réaliste mais qui repose sur une mobilisation rapide et coordonnée de l’ensemble des acteurs.