L’épave du pétrolier Gulfstream, responsable d’un déversement de 50 000 barils de mazout au large de Trinité-et-Tobago en février dernier, continue de soulever des enjeux sécuritaires importants. Après avoir été renflouée et remorquée à Sea Lots, une zone portuaire de Port d’Espagne, le site fait l’objet d’une surveillance accrue des forces de sécurité locales. Récemment, des intrus ont tenté de pénétrer sur le site, entraînant une réponse armée des gardes-côtes. Un membre de l’équipe d’intervention a été blessé, bien que sa vie ne soit pas en danger.
L’identité des propriétaires du Gulfstream et les circonstances précises de son naufrage demeurent inconnues. Le navire, qui transportait 85 000 barils de fioul, avait chaviré sans alerter les autorités, plongeant le pays dans une crise environnementale et logistique. Depuis, les autorités trinidadiennes ont lancé des appels à la Tanzanie, au Nigeria, au Panama, à Aruba et à Curaçao pour localiser les responsables du navire et du remorqueur Solo Creed, impliqué dans l’incident.
Opérations sécuritaires complexes
L’emplacement actuel du Gulfstream à Sea Lots, une zone caractérisée par une forte criminalité, impose des défis supplémentaires aux autorités. Le ministère de l’Énergie, en collaboration avec le ministère de la Sécurité nationale, a déployé des moyens considérables pour sécuriser l’épave, tout en maintenant la vigilance face aux activités illégales environnantes. L’intervention récente, marquée par des échanges de tirs, souligne les tensions croissantes autour du site et la nécessité de maintenir un dispositif de sécurité renforcé.
Les coûts liés aux opérations de nettoyage et de surveillance sont estimés à 30 millions de dollars, une charge financière significative pour Trinité-et-Tobago. Ce montant inclut non seulement les efforts de dépollution, mais aussi les mesures de sécurité déployées pour protéger l’épave et éviter que de nouvelles intrusions ne compromettent l’enquête en cours.
Enquête internationale en cours
L’absence de propriétaires identifiés et les circonstances entourant la disparition de l’équipage du Gulfstream continuent de compliquer l’enquête. Les autorités trinidadiennes, confrontées à un manque d’informations précises, ont intensifié la coopération internationale pour faire la lumière sur cette affaire. Cependant, malgré les efforts diplomatiques, peu de progrès ont été réalisés jusqu’à présent.
Le choix de remorquer l’épave vers Sea Lots a été dicté par des considérations logistiques, bien que cette zone soit réputée pour être un « point chaud » en matière de trafic illégal. Cette décision a soulevé des préoccupations quant à la sécurité de l’épave, maintenant située dans une région où les activités criminelles sont particulièrement présentes. La complexité de la situation impose une gestion rigoureuse des opérations de sécurisation, en vue de préserver l’intégrité du site pour les besoins de l’enquête.
L’évolution de cette affaire reste suivie de près par les autorités trinidadiennes, qui doivent jongler entre les impératifs sécuritaires et les exigences d’une enquête internationale complexe. Le Gulfstream, de par son mystère persistant, représente un défi majeur pour Trinité-et-Tobago, tant sur le plan sécuritaire qu’économique.