Face aux risques de pénurie d’énergie durant l’hiver, la fédération patronale qui représente les fabricants de machines et d’équipements électriques en Suisse préconise le recours au travail de nuit et le week-end pour continuer à faire tourner les usines.
L’organisation patronale Swissmem estime qu’en « cas de pénurie », il faudra « rompre les pointes au niveau de la consommation d’électricité et de gaz », ce à quoi l’industrie peut contribuer « en déplaçant la production à la nuit et au week-end », indique-t-elle mardi dans un communiqué.
Cette organisation patronale qui représente les entreprises spécialisées dans les machines-outils, les équipements électriques et le travail des métaux appelle les autorités suisses à adopter une approche « simple et non bureaucratique » pour autoriser le travail de nuit et durant le week-end.
Parmi les mesures prônées pour réduire le risque de pénurie d’énergie, Swissmem suggère également d’encourager le recours au mazout plutôt qu’au gaz naturel mais aussi de réduire à 19 degrés la température dans les appartements, bureaux, centres de production, musées et centres commerciaux lorsque le chauffage sera remis en route.
« La guerre en Ukraine risque de provoquer une pénurie de gaz et d’électricité cet hiver », avertit l’organisation patronale qui juge nécessaire que « les entreprises, l’administration et la population se serrent les coudes » pour préserver entreprises et emplois.
L’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux est le deuxième secteur d’exportation de la Suisse derrière celui de la pharmacie et de la chimie. Au deuxième trimestre, ces secteurs comptaient 320.900 emplois, selon cette organisation patronale.
Le risque de pénurie d’énergie durant l’hiver suscite de vives inquiétudes en Suisse. En été, la Suisse exporte de l’électricité lorsque les centrales hydroélectriques peuvent tourner à plein régime dans ce pays de lacs et de montagnes. Mais le pays alpin doit importer de l’énergie lorsque la neige revient.
Les carnets de commandes des entreprises dans les secteurs représentés par Swissmem sont actuellement bien remplis. Ils ont connu six trimestres ininterrompus de croissance, les volumes de commandes dépassant « désormais de 30% » leur niveau d’avant-pandémie de Covid-19, selon Swissmem.
« Malgré tout, il n’y a pas lieu d’être euphorique », prévient l’organisation patronale, les problèmes d’approvisionnement et la « hausse massive des prix de l’énergie » ainsi que des matières premières ayant entraîné « une augmentation parfois considérable » des coûts de production.