articles populaires

Transport maritime : l’enjeu de la décarbonisation

Les carburants alternatifs sont ils la solution un commerce mondial sans carbone ?

Partagez:

La Cop26 a concentré les intentions sur le 0 carbone net. Depuis, l’organisation maritime internationale (OMI) est sous pressions pour aller plus loin que son objectif initial. Elle va ainsi passer au zéro net d’ici 2050 là où elle comptait simplement réduire de moitié ses émissions liées au transport maritime.

La réduction carbone du transport maritime un objectif ambitieux

Le transport maritime est responsable de 940 MT de CO² par an. Cela correspond à approximativement 2.5% des gaz à effet de serre (GES) mondiaux. Si l’on ne réduit pas cela, il y a des inquiétudes concernant une possible croissance de cette part. Par ailleurs le transport maritime est en plein essor, il est prévu que ce dernier augmente de 50% en 2030 par rapport à 2015.

Compléter l’objectif de réduction de 50% sera déjà un challenge énorme. Il faudra cependant un changement encore plus grand en direction des carburants zéro et bas carbone que ce que nous prévoyons. Par ailleurs si l’OMI ne s’engage pas pour le zéro carbone d’ici 2050 il faudra en faire plus, plus vite.

Le rapport OMI 2050 de Wood Mackenzie lever les voiles vers la décarbonisation considère le rôle que les carburants alternatifs peuvent jouer pour compléter cet objectif. Il considère aussi les perspectives pour les carburants maritimes tandis que le secteur du transport maritime croit.

Une transition difficile à accomplir

Bien que le transport maritime croisse, la croissance du pétrole maritime est de 20% entre 2015 et 2030. Ce qui est inférieur à la croissance du transport maritime. L’efficience énergétique de l’OMI requiert que les anciens et nouveaux navires améliorent leur efficacité en termes de carburants. Pendant ce temps des carburants électroniques synthétiques vont commencer à remplacer les variétés traditionnelles.

Le mazout de soute maritime devrait atteindre un sommet en 2025, tandis que le GNL marin sera la principale source de croissance du marché à long terme. Il devrait déplacer près de 0,6 million b/j de soutes à pétrole d’ici 2030. Cependant, l’impact de la guerre de la Russie avec l’Ukraine sur les prix du gaz européen pourrait exercer des pressions sur la transition vers le GNL en Europe au cours des prochaines années.

Au début des années 2030, le marché mondial des carburants marins devrait commencer à décliner. Les carburants électroniques synthétiques devraient se généraliser après 2040, lorsque la capacité d’hydrogène vert sera plus facilement disponible.

Les mesures de l’OMI pour se décarboniser

Cependant l’OMI ne parviendra pas à atteindre ces objectifs de zéro émissions pour le transport maritime seule.

L’indice d’efficacité énergétique de l’OMI est un mécanisme permettant d’assurer une amélioration dans de l’efficacité énergétique de la flotte maritime mondiale. Il a été introduit pour les vaisseaux construits dès 2015 et sera appliqué à tous les vaisseaux existants dès 2023. Tous les navires devront établir un indicateur opérationnel annuel de l’intensité en carbone (IIC). Il établit un lien entre les émissions de carbone et la quantité de marchandises transportées sur la distance parcourue.

Les émissions devront être réduite à un ratio plus important pour le transport maritime après 2030 si le secteur atteint ses objectifs de croissance.

Toutefois, ces mesures ne suffiront pas à décarboniser le secteur du transport maritime. L’objectif de l’OMI de réduire de moitié les émissions globales d’ici 2050 sera un défi de taille. De nouvelles normes rigoureuses en matière d’efficacité énergétique seront nécessaires. Les émissions devront diminuer beaucoup plus rapidement après 2030 si le secteur veut atteindre son objectif. Si l’OMI s’engage à atteindre la neutralité carbone il faudra en faire encore plus.

MEPC 78 – la 78e session du Comité de protection du milieu marin de l’OMI qui se tiendra en juin de cette année – examinera les propositions de révision de la stratégie initiale en matière de GES. Une stratégie révisée sera examinée au CPEM 80 l’an prochain.

Les possibilités du transport maritime pour atteindre le 0 net

Des initiatives comme l’utilisation de petits moteurs, le déploiement de l’énergie éolienne et solaire et la récupération de la chaleur résiduelle pourraient être utiles dans les efforts du secteur pour réduire les émissions. Cependant, bon nombre de ces technologies ont des coûts marginaux de réduction élevés. Les mesures d’efficacité énergétique les plus attrayantes sont l’optimisation de la forme de la coque et la réduction du moteur. Elles attractives car elles sont toutes deux très rentables.

L’industrie du transport maritime doit passer à des carburants à faible et à zéro carbone si elle veut atteindre ses objectifs de décarbonisation. Certains biocarburants pourraient remplacer directement les distillats et fournir une nouvelle source d’approvisionnement à long terme. Toutefois, ce n’est pas une solution parfaite. Alors que des essais sont en cours et que la technologie des biocarburants se développe, la disponibilité de l’offre est une contrainte clé. Le transport maritime devra également concurrencer l’aviation, qui sera probablement une source plus importante de croissance future de la demande.

Les carburants électroniques synthétiques dérivés de l’hydrogène vert pourraient être le carburant de transport renouvelable ultime. Les versions diesel, méthanol et ammoniac sont toutes possibles, mais les coûts de production sont actuellement élevés.

 

Pour conclure, la transition du secteur du transport maritime va être très complexe à réaliser. En effet, peu d’alternatives sont disponibles bien qu’il y a en ait de plus en plus. Néanmoins la décarbonisation de ce secteur est d’une importance capitale afin de réduire les impacts du changement climatique.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

Chevron et ses partenaires, Shell et Mobil, explorent le stockage géologique de CO₂ au large de l’Australie, un projet clé pour la gestion des émissions dans le bassin de Carnarvon Nord.
Le Département de l'Énergie des États-Unis finance un projet de 200 millions USD porté par Technip Energies et LanzaTech pour transformer le CO2 capturé en éthanol et éthylène, réduisant ainsi l’empreinte carbone de l’industrie chimique.
Le Département de l'Énergie des États-Unis finance un projet de 200 millions USD porté par Technip Energies et LanzaTech pour transformer le CO2 capturé en éthanol et éthylène, réduisant ainsi l’empreinte carbone de l’industrie chimique.
En 2025, la Chine prévoit d’élargir son marché carbone en intégrant l’acier, le ciment et l’aluminium, tout en introduisant de nouvelles méthodologies pour les crédits carbone. Une refonte stratégique visera également à mieux répondre aux exigences internationales.
En 2025, la Chine prévoit d’élargir son marché carbone en intégrant l’acier, le ciment et l’aluminium, tout en introduisant de nouvelles méthodologies pour les crédits carbone. Une refonte stratégique visera également à mieux répondre aux exigences internationales.
Technip Energies, en partenariat avec GE Vernova et Balfour Beatty, construit au Royaume-Uni la première centrale au gaz dotée d’un système de captage de carbone, une avancée majeure dans la lutte contre les émissions industrielles.
Technip Energies, en partenariat avec GE Vernova et Balfour Beatty, construit au Royaume-Uni la première centrale au gaz dotée d’un système de captage de carbone, une avancée majeure dans la lutte contre les émissions industrielles.
Le transport maritime est essentiel aux initiatives transfrontalières de captage et stockage de CO2 en Asie-Pacifique, avec des volumes annuels prévus atteignant 100 millions de tonnes d’ici 2050.
Avec la baisse annuelle des seuils d'émission et des retards méthodologiques, les prix des crédits carbone en Australie devraient connaître une flambée en 2025, attirant l'attention des acteurs du marché.
Avec la baisse annuelle des seuils d'émission et des retards méthodologiques, les prix des crédits carbone en Australie devraient connaître une flambée en 2025, attirant l'attention des acteurs du marché.
SLB Capturi a achevé la construction de la première usine industrielle de captage de carbone à l'échelle mondiale pour Heidelberg Materials en Norvège. Une avancée majeure qui permettra de réduire jusqu'à 400 000 tonnes de CO2 par an dans le secteur du ciment.
SLB Capturi a achevé la construction de la première usine industrielle de captage de carbone à l'échelle mondiale pour Heidelberg Materials en Norvège. Une avancée majeure qui permettra de réduire jusqu'à 400 000 tonnes de CO2 par an dans le secteur du ciment.
L’Australie doit réduire de 15 mégatonnes ses émissions annuelles pour atteindre sa cible de réduction de 43 % d'ici 2030. Les mécanismes d'investissement et les crédits carbone joueront un rôle clé dans cet effort ambitieux.
L’Australie doit réduire de 15 mégatonnes ses émissions annuelles pour atteindre sa cible de réduction de 43 % d'ici 2030. Les mécanismes d'investissement et les crédits carbone joueront un rôle clé dans cet effort ambitieux.
La dernière enchère de quotas carbone néo-zélandaise de 2024, prévue le 4 décembre, devrait connaître une vente partielle, avec des prix dépassant les 64 NZ$/tCO2e et une hausse attendue pour 2025.
L’Australie-Occidentale dévoile un plan d’action ambitieux pour la capture, le stockage et l’utilisation du carbone (CCUS), soutenu par un financement de 16,9 millions USD, visant à atteindre la neutralité carbone tout en dynamisant son économie.
L’Australie-Occidentale dévoile un plan d’action ambitieux pour la capture, le stockage et l’utilisation du carbone (CCUS), soutenu par un financement de 16,9 millions USD, visant à atteindre la neutralité carbone tout en dynamisant son économie.
La COP29 marque un jalon dans les marchés du carbone, avec l’adoption de règles cruciales pour l’Article 6 de l’Accord de Paris. Ces avancées promettent transparence et attractivité pour les crédits carbone à l’échelle internationale.
La COP29 marque un jalon dans les marchés du carbone, avec l’adoption de règles cruciales pour l’Article 6 de l’Accord de Paris. Ces avancées promettent transparence et attractivité pour les crédits carbone à l’échelle internationale.
Hanwha Power Systems et TC Energy collaborent pour commercialiser une technologie de récupération de chaleur basée sur le CO₂ supercritique, destinée à produire une énergie zéro carbone dans les infrastructures de pipelines.
Hanwha Power Systems et TC Energy collaborent pour commercialiser une technologie de récupération de chaleur basée sur le CO₂ supercritique, destinée à produire une énergie zéro carbone dans les infrastructures de pipelines.
L’Inde se prépare à lancer un ambitieux système de commerce des crédits carbone (CCTS), axé sur la réduction de l’intensité des émissions industrielles. Ce dispositif, prévu pour 2026-27, pourrait transformer la gestion des émissions à l’échelle nationale.
Le Conseil européen a approuvé un cadre réglementaire pour certifier les activités de capture et de stockage de carbone, un jalon essentiel vers l’objectif de neutralité carbone de l’UE d’ici 2050.
Le Conseil européen a approuvé un cadre réglementaire pour certifier les activités de capture et de stockage de carbone, un jalon essentiel vers l’objectif de neutralité carbone de l’UE d’ici 2050.
L’Indonésie et le Japon établissent une collaboration historique pour le commerce de crédits carbone sous l’Accord de Paris, renforçant la transparence et les normes environnementales internationales.
L’Indonésie et le Japon établissent une collaboration historique pour le commerce de crédits carbone sous l’Accord de Paris, renforçant la transparence et les normes environnementales internationales.
L'Arabie Saoudite, principal exportateur mondial de pétrole, a inauguré sa première plateforme d'échange de crédits carbone lors de la COP29 à Baku, visant à renforcer les efforts de décarbonation et à diversifier son économie.
L'Arabie Saoudite, principal exportateur mondial de pétrole, a inauguré sa première plateforme d'échange de crédits carbone lors de la COP29 à Baku, visant à renforcer les efforts de décarbonation et à diversifier son économie.
Occidental Petroleum, en partenariat avec Enterprise Products Partners, met en place un réseau de pipelines de CO₂ dans le sud-est du Texas pour transporter les émissions capturées, soutenant ainsi les projets de capture et de séquestration de carbone dans la région de Houston.
Avec des émissions croissantes dans les secteurs pétrolier et gazier, l'Asie-Pacifique explore des solutions de captage et stockage du carbone (CCS) pour atteindre ses objectifs climatiques, mais l'absence de cadre stratégique unifié freine les progrès.
Avec des émissions croissantes dans les secteurs pétrolier et gazier, l'Asie-Pacifique explore des solutions de captage et stockage du carbone (CCS) pour atteindre ses objectifs climatiques, mais l'absence de cadre stratégique unifié freine les progrès.
Le projet Pycasso, visant à enfouir du CO2 pour décarboner l’industrie dans le bassin de Lacq, a été abandonné. L'absence de dialogue et les risques pour les industries existantes ont été déterminants dans cette décision controversée.
Le projet Pycasso, visant à enfouir du CO2 pour décarboner l’industrie dans le bassin de Lacq, a été abandonné. L'absence de dialogue et les risques pour les industries existantes ont été déterminants dans cette décision controversée.
Le Japon devrait devenir le principal centre de commerce pour le dioxyde de carbone capturé dans la région Asie-Pacifique d'ici 2050, selon Wood Mackenzie, avec des investissements gouvernementaux et un soutien politique crucial pour y parvenir.
Le Japon devrait devenir le principal centre de commerce pour le dioxyde de carbone capturé dans la région Asie-Pacifique d'ici 2050, selon Wood Mackenzie, avec des investissements gouvernementaux et un soutien politique crucial pour y parvenir.
La Malaisie introduira une taxe carbone en 2026 ciblant les industries de l’acier, du fer et de l’énergie, conformément à ses ambitions de réduction des émissions. Cette mesure s’aligne avec le mécanisme d’ajustement carbone à la frontière de l’UE.
NextGen CDR signe un accord avec Alt Carbon pour l'achat de crédits de séquestration carbone en Inde, marquant sa première opération en dehors de l'Europe et des États-Unis.
NextGen CDR signe un accord avec Alt Carbon pour l'achat de crédits de séquestration carbone en Inde, marquant sa première opération en dehors de l'Europe et des États-Unis.
Les initiatives de captage et stockage de CO₂ (CSC) ont enregistré une hausse significative en 2024, atteignant 628 projets mondiaux. Cette expansion est soutenue par des politiques publiques et une collaboration internationale renforcée.
Les initiatives de captage et stockage de CO₂ (CSC) ont enregistré une hausse significative en 2024, atteignant 628 projets mondiaux. Cette expansion est soutenue par des politiques publiques et une collaboration internationale renforcée.
Le corps supervisant l'Article 6.4 de l'Accord de Paris a adopté des normes inédites pour les méthodologies de projets et les éliminations de carbone, facilitant ainsi l'opérationnalisation des marchés mondiaux du carbone volontaire.
Le corps supervisant l'Article 6.4 de l'Accord de Paris a adopté des normes inédites pour les méthodologies de projets et les éliminations de carbone, facilitant ainsi l'opérationnalisation des marchés mondiaux du carbone volontaire.

Publicite