La transition énergétique repose majoritairement sur le succès de l’hydroélectrique. Cependant, son développement a fortement ralenti. L’Agence Internationale de l’Énergie (IEA) a donc publié un rapport identifiant les principaux obstacles aux projets hydrauliques. L’institut conseille également aux gouvernements sept actions stratégiques pour y faire face.
Transition énergétique impossible sans l’hydroélectricité
L’hydroélectricité répond aux besoins de 800 millions de personnes dans le monde. Fournissant un sixième de l’électricité totale, elle en est la plus grande source d’énergie bas-carbone. Mais bien que son rendement ait grimpé de 70% en deux décennies, l’IEA considère que la moitié de son potentiel reste inexploité.
Une flexibilité sans pareil
L’hydroélectricité, source massive d’électricité bas-carbone, a un potentiel incomparable pour la réalisation de la transition énergétique. En effet, son atout fondamental est sa grande flexibilité. Les centrales hydroélectriques se caractérisent d’ailleurs par cette capacité de pilotage supérieure aux centrales nucléaires ou à charbon.
Cette qualité fait de l’hydroélectricité une base stable pour l’emploi d’énergies intermittentes comme le solaire ou l’éolien.
Une évolution au ralenti
Mais si la capacité globale de l’hydroélectricité doit augmenter de 17% d’ici à 2030, cela reste une hausse de 25% de moins que la décennie précédente. En cause : la Chine, leader du secteur, constituait 40% de cette augmentation. Peinant à trouver des sites économiquement viables, elle a dû ralentir ses projets.
Des obstacles de taille à son développement
Afin d’inverser la tendance et de redynamiser l’hydroélectricité, les gouvernements doivent faire face à de nombreux défis. En particulier, le manque de transparence du secteur les dessert considérablement. Les investisseurs sont en effet réticents à s’engager sur des projets économiquement instables.
Par ailleurs, les projets sont souvent confrontés à de longs délais de lancement et à des procédures administratives fastidieuses. En outre, les communautés locales s’opposent de plus de plus à la construction de barrages. Les coûts et les risques liés aux évaluations environnementales sont également très élevés.
7 priorités pour les gouvernements
Le rapport Hydropower Special Market de l’IEA établit ainsi sept priorités pour les gouvernements afin de redynamiser le secteur. En particulier, l’institut conseille de fixer les prix à long terme de cette énergie, et d’augmenter les efforts de réglementation environnementale. Une telle approche permettrait de minimiser les risques, et de maximiser les avantages sociaux, économiques et environnementaux.
Ainsi, l’hydroélectricité est une source d’énergie essentielle depuis maintenant deux décades. Ressource électrique bas-carbone, son développement permettrait aux économies émergentes et en développement d’atteindre leurs objectifs de transition énergétique. Cependant, les gouvernements devront d’abord convaincre des investisseurs réticents, et faire face aux revendications sociales et environnementales contre ces projets.