La transition énergétique dans les pays émergents n’est possible qu’avec des efforts internationaux concertés, selon le rapport de l’IEA. Un document réalisé en collaboration avec la Banque Mondiale et le Forum Économique Mondial.
Transitions énergétiques : 1/5 des investissements dans les pays émergents
Les pays émergents sont principalement situés en Asie, en Afrique et en Amérique Latine. Ces derniers représentent 2/3 de la population mondiale, mais seulement 1/5ème des investissements dans l’énergie propre.
Fatih Birol, directeur exécutif de l’IEA, souligne le déséquilibre flagrant entre émission de CO2 les investissements dans les énergies propres :
« Dans de nombreuses économies émergentes et en développement, les émissions progressent tandis que les investissements dans l’énergie propre faiblissent. Cela créé une ligne de faille dangereuse dans les efforts mondiaux pour atteindre les objectifs climatiques et énergétiques durables ».
Des territoires peu attrayants pour les investisseurs
Les pays émergents rencontrent aussi des difficultés économiques qui rebutent les investisseurs. Les États sont confrontés à l’instabilité monétaire, la faiblesse des banques ou encore l’épuisement des finances publiques. La crise de la COVID-19 a renforcé cette situation dans ces pays déjà précaires.
Les pays émergents, pollueurs en devenir
L’enjeu de la transition énergétique des pays émergents a pourtant une place primordiale dans l’avenir énergétique et climatique mondial. Leur territoire accueille un nombre important de la population et leurs activités économiques ne cessent de se développer.
L’Inde et la Russie sont, par exemple, les troisième et quatrième plus gros émetteurs de CO2 au monde. Si aucune mesure n’est prise, les émissions de CO2 de ces pays augmenteraient de cinq milliards de tonnes en vingt ans. Le rapport de l’IEA propose donc des solutions pour développer des systèmes énergétiques modernes, résilients et durables dans ces économies.
Des investissements multipliés par 7
Pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, les investissements annuels vers les pays émergents doivent être multipliés par plus de sept. Ils devraient ainsi passer de 150 milliards de dollars en 2020 à plus d’un bilion de dollars d’ici 2030.
Un appel pour une action internationale
L’IEA, insiste sur la nécessité d’efforts internationaux concertés pour réaliser la transition énergétique des pays émergents. Le but est donc de mettre en œuvre des stratégies communes et solidaires à échelle internationale. Fatih Birol, directeur exécutif de l’IEA, confirme :
« Notre rapport est un appel à l’action mondiale. En particulier pour ceux qui ont la richesse, les ressources et l’expertise nécessaires pour faire une différence »
Mobiliser le secteur financier
Les gouvernements doivent, notamment, donner aux institutions de finances publiques internationales un mandat stratégique fort. Un moyen de financer l’installation d’énergie propre dans les pays en développement.
Le secteur financier peut aussi jouer un rôle clé, selon l’IEA. Ce dernier peut, en effet, mobiliser des capitaux pour des investissements verts et à faibles émissions de carbone. Børge Brende, Président du Forum Économique Mondial déclare :
« Les défis actuels pour amener ce capital aux bons endroits peuvent être surmontés grâce à une combinaison de politiques intelligentes. Mais aussi d’innovation financière et d’actions collectives audacieuses »
La transition énergétique des pays en développement est donc primordiale pour espérer atteindre les objectifs de neutralité carbone en 2050. Une ambition réalisable uniquement grâce à une coordination des politiques internationales.