Transition Énergétique et Bitcoin: des Intérêts Communs

Partager:

Les articles d'energynews.pro en intégralité à partir de 4.90$/mois sans engament

30 000 articles déjà publiés depuis 2021.
150 nouvelles analyses chaque semaine pour décrypter les marchés.

Digital PRO access MENSUEL

Accès immédiat — 4.90$/mois*

sans engagement - annulable à tout moment, activation en 2 minutes

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 mois d’abonnement sans engagement, puis révisé à 14.90 $/mois à partir du 2ᵉ mois.

Digital PRO access annuel

Accès immédiat — 99$/an*

Pour accéder à tout energynews.pro sans aucune limite

*Tarif indiqué HT applicable pendant 1 an d’abonnement, puis révisé à 149,00 $/mois à partir de la 2ᵉ année.

La transition énergétique pourrait utiliser le minage de bitcoin comme point d’équilibre de l’offre et de la demande d’électricité.  Le minage (extraction virtuelle de cryptomonnaies) pourrait être utilisé dans des smart contracts comme une « Controllable Load Ressource », soit une ressource à charge énergétique contrôlable. Dans le même temps, le cours du Bitcoin s’envole. Notamment depuis l’intérêt rendu public d’Elon Musk, propriétaire de Tesla, pour la cryptomonnaie phare. En somme, de prime abord la transition énergétique et le minage de bitcoins semblent antinomiques. Et pourtant.

 

La transition énergétique et le Bitcoin pour la régulation du marché de l’énergie

Les mines de bitcoin pourraient avoir plus ou moins une utilité semblable à celle d’une batterie, bien qu’elles ne soient pas en mesure de stocker et décharger de l’électricité. En effet, les mines de bitcoin peuvent déplacer leur consommation d’énergie dans le temps. Par conséquent, d’agir comme des charges énergétiques.

Moduler les performances de minage pour libérer de l’électricité non consommée

Concrètement, une grande partie de la consommation énergétique du réseau bitcoin et des autres cryptomonnaies est associée au refroidissement des systèmes et à la puissance de calcul informatique. Ainsi, l’arrêt des systèmes de chauffage, de ventilation, de climatisation et le décalage du minage dans le temps sont les seuls moyens de diminuer ou reporter leur consommation. Mais cette capacité des mines de bitcoins à moduler leur performance énergétique peut être utilisé pour libérer de l’électricité dans le réseau si nécessaire.

Ainsi, dans certains États Américains comme le Texas, les entreprises qui gèrent des mines de bitcoin peuvent passer des contrats avec des gestionnaires de réseaux électriques. Elles sont alors considérées comme des « Controllable Load Ressource », soit des ressources à charge énergétique contrôlable. Cela signifie que si le réseau électrique est confronté à un pic de demande, elles peuvent réduire leur consommation d’électricité en temps réel et vendre le surplus généré à l’exploitant du réseau.

À titre d’exemple, l’entreprise Layer1 a complètement révolutionné son business plan. L’entreprise a en effet mis hors tension ses centres de minage pour se lancer dans la redistribution électrique. L’entreprise a alors gagné de l’argent non pas grâce aux bitcoins, mais en vendant de l’électricité. Elle a ainsi pu générer un bénéfice de 700% par rapport au minage de nouveaux bitcoins.

 

transition énergétique
Layer1 Technologies Inc. construit des centres de données pour l’exploitation minière de bitcoins qui améliorent la fiabilité des réseaux électriques.

 

Des dizaines de GW pour répondre à la demande en électricité

En 2020, les mines de bitcoin et autres monnaies virtuelles inscrites dans des programmes de réponse à la demande d’électricité, comme celui de Layer 1, représentaient 32,9 GW.

À titre de comparaison, WoodMackenzie estime que la consommation d’énergie des mines de bitcoin ont consommés 1,2 GW d’énergie aux USA en mars 2021. Le bitcoin consomme ainsi 9,6 tWh par an. Au même moment, la demande mondiale en électricité des mines de Bitcoin était de 16,79 GW, soit 133,65 tWh par an.

Ainsi, si les cryptomonnaies continuent de croître conformément aux prévisions, elles pourraient permettre d’offrir des dizaines de GW pour répondre à la demande énergétique grandissante. Ce de manière fiable et prévisible.

 

Le bitcoin, fiable et prévisible pour répondre à la demande en énergie

La fiabilité et la prévisibilité restent essentielles pour les gestionnaires de réseau électriques. Ce qu’ils veulent, ce sont des systèmes énergétiques prévisibles, fiables et évolutifs leur permettant de gérer les pics de demande.

Dès lors, qu’est-ce qui rend les mines de bitcoins plus fiable sur le long terme que les processus industriels traditionnels pour répondre à la demande ?

Les mines de bitcoin sont sensibles aux variations des prix de l’électricité

Les coûts énergétiques peuvent représenter plus de 80% des dépenses opérationnelles des mines de bitcoins. Ainsi, elles sont plus sensibles aux prix de l’électricité que les autres industries. Si le prix de l’électricité augmente soudainement pendant l’après-midi, par exemple, cela peut inciter les mines de bitcoins à interrompre temporairement leurs activités. Cette électricité non consommée pourra alors être utilisée sur un autre marché.

Les opérateurs de réseaux électriques ont besoin de ressources flexibles disponibles 24h/24, 7j/7. Par conséquent, l’industrie du Bitcoin pourrait servir à répondre aux pics de demande. Et ce, de manière fiable et flexible. Cela peut ainsi représenter un avantage non négligeable, notamment lors d’événement exceptionnel, par exemple une vague de froid soudaine comme celle ayant provoqué le Blackout au Texas en février 2021.

Le minage de bitcoin peut s’adapter à la production d’énergies renouvelables

De plus, un algorithme de minage ne dépend pas du moment de la journée ou il fonctionne. Ainsi, qu’il soit exécuté au milieu du jour ou au milieu de la nuit n’a pas d’impact, ce qui offre une certaine flexibilité.

Il peut donc être envisagé que l’augmentation ou la diminution de la puissance de calcul soit modulée en fonction de la production d’énergie renouvelable. C’est notamment ce que fait déjà Google en adaptant le moment où l’entreprise effectue certains calculs pour s’aligner sur la production d’énergie renouvelable.

 

transition énergétique
Centre de minage de bitcoins et de stockage de données en Islande.

 

Le minage de bitcoin, réponse au gaspillage énergétique ?

Les mines de bitcoin utilisent une grande quantité d’électricité et pourraient donc utiliser de l’énergie déjà produite, mais qui n’est pas exploitée, et donc gaspillée.

Des centres de données mobiles sur des sites d’extraction ?

En 2019, Crusoe Energy a annoncé le développement de centres de données mobiles. Ces derniers peuvent être déployés sur des sites d’extraction de pétrole et de gaz. Concrètement, les unités utilisent le gaz naturel converti en électricité, qui est normalement brûlé à la torche, pour miner du Bitcoin. Par la même, elle contribue à réduire les émissions de CO2.

Crusoe dispose de plus de 30 unités mobiles opérant principalement dans trois États Américains. Mais l’entreprise prévoit d’avoir une capacité de plus de 40 MW d’ici la fin de 2021. Les estimations du coût de l’électricité pour ces systèmes sont de 0,02 à 0,05 $/kWh, soit nettement moins que le prix médian des mines de bitcoins aux États-Unis.

Consommer la surproduction issue des énergies renouvelables

L’un des défis pour les réseaux électriques est de rester en parfait équilibre entre l’offre et la demande. Par conséquent, les énergies renouvelables connectées au réseau doivent souvent être coupées si elles produisent trop d’énergie au mauvais moment.

Les mines de Bitcoin pourraient alors jouer un rôle. Puisqu’elles consomment beaucoup d’énergie, elles sont prêtes à en acheter en permanence si le prix reste bon marché. Elles pourraient donc utiliser le surplus d’électricité généré par les énergies renouvelables lorsque la demande est faible.

De même, installer des centres de minage non loin de sources d’énergie renouvelable pourrait contribuer à fournir des revenus complémentaires pour les acteurs du marché. Les bénéfices ainsi générés pourraient même être réinvesties dans la construction d’autres projets d’énergies renouvelables. Ce pourrait être une manière pour les mineurs de bitcoin de soutenir des projets solaires et éoliens, et de contribuer à la transition écologique.

 

Le minage de bitcoin comme revenu complémentaire ?

Certains acteurs des énergies fossiles n’ont pas attendu pour utiliser le minage de bitcoin afin de s’assurer des revenus complémentaires. En 2019, Greenidge Generation a annoncé l’installation d’un centre de minage de cryptomonnaies destiné à augmenter les revenus de sa centrale au gaz naturel. Elle fournit actuellement 19 MW d’électricité pour l’extraction de bitcoins à 0,022 $/kWh.

L’entreprise envisage désormais d’agrandir son centre de minage pour utiliser 106 MW de capacité de production d’électricité. Elle prévoit même d’utiliser 500 MW d’électricité à terme pour miner du bitcoin dans de nouvelles centrales électriques d’ici 2025.

Ainsi, il se peut que les sociétés pétrolières et gazières se penchent, dans les années à venir, sur le minage de bitcoins. Cela leur permettrait de générer des sources de revenus en plus de leur activité traditionnelle.

De prime abords, les mines de bitcoins n’ont pas été conçues pour permettre la transition écologique. Mais certaines de leurs caractéristiques pourraient bouleverser la chaîne de valeur énergétique. Ce, sans parler des possibilités offertes par la technologie blockchain, dont on découvre encore les multiples utilisations.

Ottawa injecte 5,8 mn CAD dans trois projets de captage de carbone en Colombie-Britannique

Le gouvernement canadien finance trois entreprises spécialisées dans la capture et l’utilisation du CO2, dans le cadre d’une stratégie visant à développer des technologies locales à forte valeur ajoutée industrielle.

Les prix du carbone européen franchissent 76 euros sous l’effet de la conformité

Les prix des quotas d’émission européens ont atteint un sommet de six mois, portés par les achats industriels liés à l’échéance de conformité et la hausse des coûts du gaz naturel.

Zefiro finalise la livraison de crédits carbone à EDF Trading pour 92 956 tonnes de CO2

Zefiro Methane Corp. a achevé la livraison de crédits carbone à EDF Trading, validant un accord préalable et marquant ses premiers revenus sur le marché volontaire du carbone.
en_11405092954540

Hanwha Power Systems livrera des compresseurs CO₂ MVR pour un projet CCUS en Europe

Hanwha Power Systems a signé un contrat pour fournir des compresseurs de recompression mécanique de vapeur dans une centrale à cycle combiné européenne intégrant le captage et stockage du carbone.

1 460 GtCO2: l’étude Nature rebat l’allocation du sous-sol mondial

Une limite prudente de 1 460 GtCO2 pour le stockage géologique redessine l’arbitrage entre abattement industriel et retraits nets, avec un besoin d’injection comparable à l’industrie pétrolière et une répartition onshore/offshore qui conditionne logistique, coûts et responsabilités.

Frontier achève le puits de stockage de carbone le plus profond aux États-Unis

Frontier Infrastructure Holdings a foré un puits de 5 618 mètres dans le Wyoming, établissant un record national et renforçant le potentiel du Sweetwater Carbon Storage Hub pour le stockage industriel de dioxyde de carbone.
en_11402092030540

Equinor, Shell et TotalEnergies lancent la première injection sous-marine de CO2 en Norvège

Le projet Northern Lights a injecté son premier volume de CO2 sous la mer du Nord, marquant une étape industrielle pour le transport et le stockage du carbone en Europe.

Verra et S&P Global lancent une nouvelle infrastructure pour dynamiser les crédits carbone

Verra et S&P Global Commodity Insights s’allient pour créer un registre de nouvelle génération visant à renforcer l’intégration des marchés carbone et améliorer la transparence des transactions.

Singapour et Thaïlande scellent un accord Article 6 pour les crédits carbone

Singapour signe avec la Thaïlande son premier accord régional sur les crédits carbone, ouvrant la voie à de nouveaux flux financiers et à une coopération renforcée dans l’ASEAN.
en_1140200841540

GIP acquiert 49,99 % d’Eni CCUS Holding dans un accord stratégique carbone

Eni cède près de la moitié du capital d’Eni CCUS Holding à GIP, consolidant ainsi une structure dédiée aux projets de captage et stockage de carbone à l’échelle européenne.

Les fonds portent leurs positions carbone européennes au plus haut depuis avril

Les investisseurs détiennent 28,9 millions d'EUA nets longs au 8 août, niveau record depuis quatre mois. Prix stables autour de 71 euros malgré fondamentaux divergents.

Le Canada alloue $1,83 mn à TerraFixing pour développer la capture de carbone

Le gouvernement fédéral finance le projet d’une entreprise d’Ottawa visant à concevoir une unité de capture de CO2 adaptée aux climats froids et intégrable dans un conteneur maritime.
en_1140100828540

Fluenta équipe un site en Louisiane avec le système Bias-90 FlarePhase pour mesurer le CO₂

L’entreprise Fluenta a finalisé l’installation de son système Bias-90 FlarePhase sur le site Pelican Amine Treating Plant en Louisiane, une avancée pour la mesure des flux de gaz torchés à très forte concentration en dioxyde de carbone.

Le marché carbone albertain plonge sous la barre des 25 dollars face à l’oversupply persistant

Les crédits carbone albertains s'échangent à 74% sous le prix fédéral alors que l'inventaire atteint trois années de surplus, soulevant des questions sur l'équivalence réglementaire avant la revue de 2026.

UK ETS : le marché des removals carbone face aux défis de prix et d’approvisionnement

L'intégration des crédits de captage carbone dans le système d'échange britannique d'ici 2029 soulève des questions sur l'écart de prix avec les allowances et la capacité d'approvisionnement limitée.
en_1140310735540

Carbon Ridge installe la première unité de capture carbone centrifuge à bord d’un navire de Scorpio Tankers

Carbon Ridge franchit une étape majeure en déployant la première technologie de capture carbone par centrifugation sur un pétrolier de Scorpio Tankers, accompagnée d’un nouveau tour de financement dépassant 20 M$.

Elimini et HOFOR signent un accord pour un projet BECCS de grande ampleur à Copenhague

Elimini et HOFOR s’allient pour transformer l’unité AMV4 d’Amagerværket avec un projet BECCS, visant la capture massive de CO₂ et la création de crédits carbone certifiés. —

Carbonova reçoit $3,20mn pour une unité pilote de nanofibres de carbone à Calgary

Carbonova obtient $3,20mn du programme Advanced Materials Challenge pour lancer la première unité de démonstration commerciale de nanofibres de carbone à Calgary, accélérant le développement industriel dans les matériaux avancés.
en_114028072031540-2

Chestnut Carbon obtient un financement non-recourse inédit de $210mn pour l’afforestation aux États-Unis

Chestnut Carbon a sécurisé un crédit non-recourse de $210mn mené par J.P. Morgan, marquant une avancée pour le financement de projets d’afforestation et l’essor du marché volontaire américain du carbone.

TotalEnergies investit dans la gestion forestière durable avec NativState aux États-Unis

TotalEnergies scelle un partenariat avec NativState pour développer treize projets de gestion forestière sur 100 000 hectares, offrant une alternative économique à la coupe intensive de bois pour des centaines de propriétaires privés.

Connectez-vous pour lire cet article

Vous aurez également accès à une sélection de nos meilleurs contenus.

ou

Passez en illimité grâce à notre offre annuelle:
99$ la 1ère année, puis 199$ /an.