La transition énergétique en Europe doit être accélérée pour maintenir sa position de puissance industrielle mondiale. Vendredi dernier, lors d’une réunion spéciale à l’IEA à Paris, plusieurs institutions de premier plan, ont lancé un appel pressant aux gouvernements, à l’industrie et au secteur financier.
L’Europe face à la Concurrence Internationale dans les Énergies Propres
L’investissement dans la transition énergétique en Europe reste entravé par l’incertitude des politiques, la lenteur des procédures d’autorisation, en particulier dans les énergies renouvelables, et des coûts énergétiques élevés pour les entreprises. Les dirigeants de ces institutions ont souligné la nécessité de mobiliser le secteur privé et d’apporter une clarté incontestable quant à l’engagement envers la transition verte.
Mobiliser le Secteur Privé : Clé du Succès de la Transition Énergétique en Europe
Werner Hoyer, président de la BEI, a déclaré : « Nous ne pouvons laisser planer le moindre doute sur notre engagement. Parler d’adoucir ou de mettre en pause la transition verte ne peut que créer la confusion. Trop de projets sont englués dans la bureaucratie, et nous n’avons tout simplement pas le temps pour cela. »
L’enjeu est de taille, car tant que la transition énergétique ne sera pas achevée, l’Europe restera vulnérable aux fluctuations des prix des énergies fossiles contrôlées par des puissances étrangères. Actuellement, les prix de l’électricité et du gaz en Europe demeurent 2,5 fois plus élevés que leur moyenne historique, ce qui pèse sur les industries européennes, employant près de 10 millions de personnes.
La production d’énergies propres : Investissement massif en Europe
Fatih Birol, directeur de l’IEA souligne que l’Europe doit élaborer un nouveau plan industriel pour rester compétitive. Il insiste sur le fait que rester en mode survie ne suffira pas.
Pour assurer sa position dans cette nouvelle ère industrielle des énergies propres, l’Europe doit trouver son créneau dans la production d’électrolyseurs pour l’hydrogène décarboné, l’acier bas-carbone, les pompes à chaleur, et d’autres domaines clés. Cette stratégie doit être stable, et l’Europe doit éviter les erreurs du passé, comme le retrait de l’industrie photovoltaïque il y a 25 ans, qui a permis à la Chine de dominer ce secteur.
La réunion à l’IEA a également abordé les outils financiers et les politiques publiques nécessaires pour mobiliser les financements importants requis pour cette transition. Christine Lagarde,, a averti que la procrastination augmenterait la facture finale et entraînerait des pertes considérables pour les banques les plus vulnérables. Elle a souligné que, bien que de nombreuses entreprises de la zone euro aient investi ou prévoient d’investir dans des projets pro-climat, le coût du financement demeure un défi.
Il est impératif de stimuler davantage le marché de la finance verte, comme le soutient Christine Lagarde, qui plaide en faveur de la création d’une Union des marchés de capitaux pour faciliter ces investissements.