La transition énergétique du continent asiatique est sous le feu des projecteurs. L’Asie du Sud-Est représente 10% des émissions mondiales et doit réguler ses émissions de CO2. La question est de savoir qui sera en mesure de prendre en charge le coût de cette transition. Tandis que certains misent sur le Japon, d’autres parient sur les pays émergents.
Transition énergétique : comment financer ?
Chaque année, $1000 milliards sont dépensés dans la chaîne de valeur mondiale de l’énergie et principalement des énergies renouvelables. La transition énergétique étant le nouvel objectif prioritaire de demain, ce marché est encore promis à croître.
Afin d’éclairer les défis soulevés, Wood Mackenzie a interviewé des spécialistes de la question. Selon eux, si la transition énergétique peut parfois sembler aussi lente, c’est que son financement coûte très cher. Or, ainsi que le soulève Kiyoshi Doi, directeur général exécutif de Japan Renewable Energy, ni le consommateur moyen, ni l’industrie, ni le gouvernement n’ont compris l’importance d’un investissement d’ampleur.
En effet, il est difficile pour les industriels de se projeter au-delà de leur secteur d’activité. Ils ne sont enclins à y investir que si le renouvelable fait baisser leur facture électrique. De la même manière, il est difficile pour le consommateur de se projeter plus loin que ses besoins énergétiques quotidiens.
Le Japon à l’avant-garde
Il semblerait que ce soit en recourant massivement aux énergies renouvelables que leur prix viendra proportionnellement à baisser. Toutefois, Toru Inoue, responsable des infrastructures chez Goldman Sachs, souligne des améliorations dans certains pays, notamment au Japon. Le gouvernement a déjà à l’étude un projet de taxe carbone. Pour autant, celle-ci semble encore de trop faible ampleur pour freiner les industriels.
De même, en Australie, l’énergie renouvelable est dorénavant celle qui coûte le moins cher. Face à la baisse des ressources carbonifères et gazières, la politique australienne s’est adaptée, mais demeure encore frileuse par endroits.
Des pays encore dépendants du charbon
En Indonésie, le prix du charbon a été fixé à son niveau le plus élevé depuis près de 10 ans. Il coûte désormais 130,99 dollars par tonne, soit 13,6% de plus qu’en juillet 2021. Cette hausse des prix s’explique en partie par les inondations en Chine qui ont perturbé les exportations. Or, l’Indonésie, comme la Corée du Sud ou la Chine, est très dépendante de cette ressource pour sa relance économique. Toutefois, le pays a promis d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2060. De même, la Malaisie, le Vietnam ou encore les Philippines ont promis de faire décroître l’activité de leurs centrales à charbon.
Des solutions pour rendre le renouvelable plus attractif
L’Asie du Sud-Est est un continent en demi-teinte. Une partie des pays semblent pouvoir suivre le train d’enfer imposé par la nécessité de la transition énergétique. D’autres souffrent davantage de leur dépendance aux énergies fossiles. Il convient aux gouvernements de faire peser la balance entre priorités économiques et pressions environnementales.
Afin d’assurer une transition stable et durable, plusieurs points sont à soulever. Tout d’abord, il faut convaincre les entreprises avec une politique d’ESG de la rentabilité de ces énergies solaires. Le potentiel de la Thaïlande ou de Singapour en la matière est de taille. En ce sens, il faut se servir du potentiel d’investissement freiné par des réseaux et un marché encore tremblant.
L’avenir de la transition énergétique en Asie repose donc sur une meilleure coordination des gouvernements pour des objectifs égaux.