La transition en Norvège se trouve au milieu d’un conflit d’intérêts. Entre développer un pétrole moins carboné ou des énergies propres. Pour l’heure, le gouvernement norvégien continue les investissements dans le secteur pétro-gazier.
Transition en Norvège : développer un pétrole moins carboné
En pleine transition énergétique, la Norvège ne veut tout de même pas renoncer à son potentiel pétrolier et gazier. Représentant 40% de ses exportations, Oslo espère rendre l’industrie pétrolière plus verte. Elle espère ainsi rester l’un des leaders européens dans ce secteur.
La Norvège souhaite exploiter des sources d’énergie renouvelable au profit de l’industrie pétrolière. Elle souhaite rendre plus écologique une des industries les plus polluantes pour continuer sa transition énergétique. Or il s’agit d’un des points les plus controversés de la transition en Norvège.
« Nous appelons cela de l’écoblanchiment »
De nombreux écologistes affirment que les énergies renouvelables ne devraient pas être utilisées pour cela. La durée de vie de l’industrie des combustibles fossiles ne devrait pas être prolongée grâce aux énergies renouvelables. Truls Gulowsen, le directeur de Friends of the Earth Norway a même déclaré :
« Nous appelons cela de l’écoblanchiment parce que nous pensons que l’industrie pétrolière et gazière doit être supprimée progressivement »
En effet, sans cet accès à une énergie renouvelable bon marché, certains champs pétrolifères fermeraient prématurément. L’opérateur du réseau national Statnett a annoncé à la société pétrolière Equinor qu’elle devait trouver une autre source électrique. Or le prix des autres sources d’électricité augmenterait considérablement les coûts de l’entreprise.
Orienter la transition énergétique norvégienne
La position d’Oslo dans la transition de la Norvège est ambiguë à cause des différents intérêts. En effet, la Norvège est l’un des plus grands producteurs pétroliers d’Europe. Mais elle possède également une importante réputation en tant qu’économie verte.
En effet, la Norvège est un des pionniers et des leaders dans la transition écologique. Elle possède notamment une grande dépendance envers l’industrie hydroélectrique renouvelable d’où la pression qu’elle peut subir.
Réduire les émissions de gaz à effet de serre
Les émissions de gaz à effet de serre du secteur pétrolier s’élèvent à 13,3 millions de tonnes de CO2. Avec la transition en Norvège vers un pétrole plus vert, cette statistique pourrait diminuer à 9 millions en 2030. De plus, Oslo espère réduire ses émissions globales de 50 à 55% d’ici 2030, conformément aux ambitions européennes.
Ouvrir les portes d’un nouveau marché
Produire un pétrole plus vert avec une empreinte carbone faible permettrait à la Norvège d’accéder à un nouveau marché. En effet, grâce à cette transition la Norvège commercialiserait un pétrole plus propre que ses concurrents. Elle éviterait ainsi aux entreprises clientes d’être exposées à l’augmentation des taxes sur le carbone.
Hersvik, qui travaille chez Aker BP a dernièrement déclaré :
« Nous pensons toujours que c’est la meilleure solution et la plus rentable. »
Ainsi les sociétés pétrolières sont en attente d’une réponse de l’autorité de régulation de l’énergie NVE. Equinor et son partenaire Aker BP espèrent qu’elle soutiendra la connexion des plateformes de forage dans la zone NOAKA. Mais ils ne devraient pas connaitre la réponse avant la fin de 2022.
Vers une augmentation de la demande en énergie renouvelable
La demande d’énergie renouvelable devrait connaitre un bond dans les prochaines années à la suite de la transition en Norvège. La moyenne de cette demande sur les 5 dernières années est actuellement de 135 Térawattheures (TWh). Elle se situera entre 170 et 190 TWh d’ici 2030.
Le potentiel énergétique de la Norvège reste énorme. Mais aujourd’hui elle doit résoudre l’équation des intérêts contradictoires qui traversent le pays.