La promotion des véhicules à hydrogène par Toyota durant les Jeux Olympiques de Paris 2024 suscite de vives critiques de la part de la communauté scientifique. Une lettre ouverte, signée par une centaine de scientifiques, avertit que ces véhicules sont en contradiction avec les objectifs mondiaux de réduction des émissions de CO2, questionnant ainsi l’efficacité réelle des véhicules à hydrogène. Selon les signataires, l’adoption de ces voitures risque de nuire à l’image des Jeux et à la transition vers des transports plus durables.
Hydrogène vs. Électrique : Un Débat Énergétique
David Cebon, professeur d’ingénierie mécanique à l’université de Cambridge, a critiqué Toyota pour son insistance sur l’hydrogène. Il qualifie cette stratégie de « dilatoire et cynique », visant à retarder la transition vers les véhicules électriques. En effet, Toyota, pionnier des modèles hybrides, a pris du retard dans le développement des voitures entièrement électriques, préférant continuer à investir dans les technologies de l’hydrogène, aux côtés de BMW et Hyundai.
Les scientifiques soutiennent que les véhicules électriques représentent la méthode la plus efficace pour décarboner le transport. Selon les travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les véhicules électriques demandent moins d’énergie et sont plus économiques sur le long terme comparés aux véhicules à hydrogène « vert ».
Les Défis de l’Hydrogène Vert
L’hydrogène vert, produit à partir d’électricité renouvelable, nécessite des infrastructures énergétiques considérables, telles que des éoliennes et des panneaux solaires, et reste coûteux. La majorité de l’hydrogène produit aujourd’hui provient de sources fossiles, émettant autant de CO2 que l’aviation mondiale. La Coalition pour la science sur l’hydrogène, incluant M. Cebon, estime que l’hydrogène ne jouera qu’un rôle mineur dans la transition énergétique d’ici 2050.
Les signataires de la lettre demandent à Toyota de remplacer ses véhicules à hydrogène par des modèles électriques ou de cesser toute promotion de ces derniers. Ni Toyota ni le Comité International Olympique n’ont commenté la lettre à ce jour. Cependant, Toyota avait précédemment indiqué que ses voitures olympiques seraient alimentées en hydrogène renouvelable fourni par Air Liquide, un partenaire des Jeux.
La controverse met en lumière les tensions entre différentes visions de l’avenir énergétique. L’efficacité des véhicules électriques et les défis de l’hydrogène vert soulèvent des questions cruciales pour la transition vers des transports durables. Cette situation incite à une réflexion plus large sur les stratégies énergétiques à adopter pour atteindre les objectifs de neutralité carbone.