TotalEnergies initie le développement du champ pétrolier Gran Morgu, situé au large du Suriname, avec pour objectif une production de 220 000 barils par jour (b/j). Ce projet s’inscrit dans la stratégie de l’entreprise visant à renforcer sa présence dans la région sud-américaine et à exploiter de nouvelles réserves d’hydrocarbures. Le choix de cette zone est stratégique, compte tenu du potentiel inexploité de la côte atlantique du Suriname.
Le champ Gran Morgu sera équipé d’une unité flottante de production, de stockage et de déchargement (FPSO), technologie couramment utilisée dans les exploitations offshore, permettant de traiter et stocker le pétrole directement sur le site d’extraction. Ce choix technologique permet une flexibilité opérationnelle essentielle pour des gisements éloignés des infrastructures terrestres.
Possibles synergies avec Petrobras
Dans le cadre de ce projet, TotalEnergies explore la possibilité de collaborer avec Petrobras, la compagnie pétrolière brésilienne. Cette éventuelle coopération découle de discussions entamées récemment entre les deux entreprises, visant à mutualiser leurs compétences pour maximiser la rentabilité du projet. Petrobras, qui cherche à revenir sur la scène internationale après une période de recentrage sur ses actifs domestiques, pourrait bénéficier de cette opportunité pour diversifier son portefeuille de réserves.
TotalEnergies, déjà bien implantée au Brésil, notamment dans la production de pétrole de la région du pré-sel, a exprimé sa volonté d’intégrer Petrobras à ses futures initiatives. Cette approche permettrait de partager les risques tout en optimisant les ressources et les compétences de chacune des entreprises dans le cadre d’un projet d’envergure internationale.
Investissements diversifiés dans le mix énergétique
TotalEnergies poursuit une stratégie diversifiée en matière d’investissements énergétiques. L’entreprise a annoncé son ambition d’équilibrer ses activités entre le pétrole, le gaz et l’électricité, avec une répartition cible de 40 % pour le pétrole, 40 % pour le gaz, et 20 % pour l’électricité d’ici 2030. Cette approche s’inscrit dans la volonté de maintenir un portefeuille d’actifs énergétiques performant, tout en s’adaptant aux évolutions du marché mondial de l’énergie.
Le Brésil, où TotalEnergies est déjà présent via plusieurs partenariats, constitue une zone clé pour les projets dans les énergies renouvelables. Par le biais de sa joint-venture avec Casa dos Ventos, un acteur majeur de l’éolien terrestre, TotalEnergies a déjà investi environ 764 millions de dollars pour des projets totalisant 12 GW de capacité de production. Ce type d’investissement permet à la société de diversifier son portefeuille tout en capitalisant sur les ressources naturelles abondantes du Brésil.
Perspectives sur le marché africain
Outre l’Amérique du Sud, TotalEnergies regarde également vers l’Afrique pour ses futures opérations. L’entreprise explore activement des opportunités au large des côtes de l’Angola, de la Namibie et de l’Afrique du Sud. Ces pays, avec des ressources sous-exploitées, offrent des perspectives intéressantes pour les compagnies pétrolières en quête de nouveaux champs pétroliers.
Le développement de ces projets s’accompagne d’une volonté de réduire les coûts et d’optimiser les processus d’exploration et de production. L’installation d’infrastructures offshore performantes, similaires à celles prévues pour le champ Gran Morgu, fait partie de la stratégie globale de TotalEnergies pour maximiser la productivité de ces nouveaux gisements.
Projets de captation de carbone et réglementations nécessaires
Dans un contexte de pressions réglementaires croissantes, les entreprises du secteur de l’énergie doivent également s’adapter aux attentes en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Bien que TotalEnergies ait des objectifs en matière de production d’énergies renouvelables, l’entreprise se concentre aussi sur des mécanismes de décarbonation.
Au Brésil, l’entreprise examine des projets de captation de carbone grâce à des initiatives de reforestation dans l’Amazonie. Bien que ces projets soient économiquement viables avec un coût estimé à environ 15 dollars par tonne métrique de CO2, la mise en place de ces initiatives nécessite un cadre réglementaire stable et des crédits carbone certifiables. Des investissements dans ce type de projets offrent une manière alternative de compenser les émissions tout en répondant aux exigences des régulateurs.
TotalEnergies, en collaboration avec les autorités locales et d’autres acteurs du secteur, cherche donc à établir des conditions favorables pour ces investissements à long terme. Ces initiatives sont cependant vues comme des compléments aux activités principales de l’entreprise, et non comme une substitution directe à la production d’hydrocarbures.