TotalEnergies a suspendu une partie de son projet de reconversion de l’ancienne raffinerie de Grandpuits, située en Seine-et-Marne. Selon des sources syndicales, cette décision est liée à un contexte international jugé défavorable pour le développement du carburant d’aviation durable (SAF). La suspension concerne notamment l’extension de la capacité de production de SAF et la construction d’une unité de recyclage mécanique des plastiques. En revanche, les projets de production de SAF et de recyclage chimique des plastiques, dans le cadre du projet « Pyrolise », restent maintenus.
Le groupe a également fait savoir que cette suspension pourrait avoir un impact sur les emplois prévus dans le cadre de cette reconversion. Selon les informations fournies par la CGT, 89 des 250 postes prévus pour la transformation du site seraient menacés. Toutefois, la direction a confirmé que la reconversion du site en « Plateforme zéro pétrole » se poursuit, avec la garantie du maintien de 250 emplois. Actuellement, plus de 1 200 personnes travaillent sur les projets de recyclage chimique et de production de carburants durables.
Maintien de certains projets et impact sur la production
TotalEnergies assure que le site de Grandpuits sera en mesure de produire 10 000 tonnes de plastique recyclé par an dans un premier temps, avec l’objectif d’atteindre 230 000 tonnes par an de carburants aériens durables d’ici début 2026. Malgré ces ambitions, la suspension de certains volets a créé une situation de mécontentement parmi les employés, notamment après une visite du PDG Patrick Pouyanné en décembre 2024. Cette visite avait mis en avant l’importance stratégique du site, ce qui contraste avec la décision actuelle de geler certains projets.
Tensions et réactions syndicales
La décision de suspendre certains projets a provoqué une mobilisation importante des salariés. Des grèves ont été organisées pour protester contre la réduction des projets et les incertitudes concernant les emplois. Le Comité Social et Économique (CSE) du site a demandé une procédure d’information-consultation pour comprendre les raisons de cette suspension et a voté pour une expertise afin d’examiner la justification apportée par la direction.
Les syndicats, en particulier la CGT, ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences pour l’emploi et réclament des garanties concernant l’avenir des travailleurs affectés par cette réduction d’activité.