TotalEnergies dévoile sa stratégie pour s’adapter à la transition énergétique. La société insiste sur l’élargissement de ses activités au-delà du pétrole, notamment dans le gaz.
TotalEnergies dévoile sa stratégie d’investissement
Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a développé lors du Sommet de l’énergie organisé par S&P Global Platts, sa vision de la transition énergétique. Cinq mois après son changement de nom, la major de l’énergie insiste sur l’élargissement de ses activités bien au-delà du pétrole.
Patrick Pouyanné décrit les grandes orientations stratégiques : investir dans les énergies renouvelables, mais aussi dans le stockage de l’électricité. Dans le même temps, l’entreprise doit s’engager à réduire ses émissions de carbone.
« Tout le monde veut la transition, et il existe de fortes pressions contre les énergies fossiles », souligne le PDG.
Ce dernier rappelle toutefois que ces sources d’énergie non renouvelables représentent encore 80% de l’approvisionnement mondial. La transition ne peut donc être que progressive. 25% des futurs investissements de TotalEnergies devront être consacrés aux énergies renouvelables. Pour M. Pouyanné, ce n’est peut-être pas le bon équilibre, mais c’est la bonne stratégie pour le moment.
Plutôt le gaz que le charbon
Le président du géant pétrolier se déclare également « optimiste » sur l’avenir du gaz naturel. Il voit dans le gaz « la bonne énergie pour la transition ».
En effet, pour le moment, les énergies renouvelables nécessitent des énergies d’appoint. Il s’agit de compenser les intermittences de l’éolien et du solaire. D’après Patrick Pouyanné, les deux ressources capables d’assumer ce rôle sont le gaz et le charbon – ce dernier émettant deux fois plus de carbone.
En Chine, le secteur de l’énergie investit dans l’augmentation de la capacité de production de charbon. Mais dans le même temps, on observe une « énorme » demande pour le gaz. Le gaz doit passer de 7 ou 8% de la production totale d’énergie à 15% d’ici à dix ans.
En outre, le PDG de TotalEnergies ne croit pas aux stratégies de compensation qui consistent à contrebalancer les émissions par la captation du CO2. Le président du groupe espère que la COP26, prévue en novembre 2021 à Glasgow, lancera une meilleure réglementation du marché des crédits carbone.
Le défi de l’électrique
Le président de TotalEnergies note la vitesse « impressionnante » à laquelle le marché automobile passe à l’électrique. Le secteur de l’énergie doit s’attendre à une baisse de la demande en pétrole. Mais on ne sait pas encore quand cette baisse se produira.
Cette future baisse doit être compensée par la diversification des sources d’énergies. Les investissements dans l’industrie pétrolière ne suffisent pas. Ils ne compensent pas la baisse naturelle des réserves fossiles d’hydrocarbures.
Cette nouvelle orientation vers l’électricité se veut cohérente avec le changement de nom de mai 2021. Il s’agit ainsi de faire de la major pétrolière un pôle multi-énergie.