Le géant pétrolier et gazier TotalEnergies a annoncé jeudi qu’il comptait distribuer “à l’ensemble de (ses) salariés dans le monde” un bonus équivalent à un mois de salaire, alors qu’il est touché en
France par une grève dans ses raffineries.
Ce “bonus exceptionnel” sera versé en décembre “sous réserve d’accords salariaux” dans les pays et filiales concernés et sera “plafonné pour les salaires élevés”, précise le groupe.
Toutes les sociétés détenues à 100% par TotalEnergies et celles détenues à plus de 50% dont la direction aura donné son accord pourront verser ce bonus.
Cette annonce intervient quelques minutes après que le ministre de l’Economie français Bruno Le Maire a appelé sur RTL le groupe à augmenter ses salaires pour débloquer la grève, en estimant qu’il en a “la capacité”.
TotalEnergies indique aussi dans son communiqué qu’il est disposé “à envisager un budget pour les augmentations salariales 2023 sur la base de l’inflation 2022″ et qu’il en a informé les organisations syndicales mercredi.
En France, les employés des raffineries TotalEnergies de Normandie, de Donges, de Feyzin, de la Mède et le dépôt de Flandres ont reconduit leur mouvement de grève jeudi, au lendemain de l’échec de discussions avec la direction.
La CGT, qui l’a lancé le 27 septembre, revendique 10% d’augmentation pour 2022, contre les 3,5% obtenus en début d’année, afin de compenser l’inflation et de profiter des bénéfices exceptionnels du groupe.
Au premier semestre 2022, TotalEnergies a engrangé quelque 10,6 milliards d’euros de bénéfice, notamment grâce à la hausse des prix de l’énergie.
Le groupe assure que “les conditions ne sont pas réunies pour organiser la négociation entre toutes les organisations représentatives” et réclame avant cela que les blocages cessent.
Des grèves sont également en cours dans des raffineries Esso-ExxonMobil, provoquant des pénuries de carburant en Île-de-France et dans les Hauts-de-France.
Chez Esso-ExxonMobil, un accord a été trouvé avec deux syndicats majoritaires dont la CFDT, mais pas avec la CGT et des salariés ont été réquisitionnés mercredi au dépôt de Gravenchon-Port-Jérôme (Seine-Maritime).