TotalEnergies envisage de se séparer de ses activités canadiennes liées aux sables bitumineux. De plus, la nouvelle société pourrait entrer à la Bourse de Toronto. Cette décision intervient alors que TotalEnergies s’efforce de réduire ses émissions. La proposition sera soumise au vote des actionnaires lors de la prochaine assemblée générale annuelle, en mai 2023.
La nouvelle société pourrait produire quelque 100.000 barils de pétrole par jour. Ainsi, elle aurait la même taille que MEG Energy.
TotalEnergies se détourne des sables bitumineux
Cette scission comprendrait la participation de 24,58% dans le projet minier de Fort Hills, dans le nord de l’Alberta. De plus, TotalEnergies envisage de céder sa participation de 50% dans le projet thermique de Surmont, exploité par ConocoPhillips. Enfin, ses activités relatives au secteur intermédiaire et au commerce sont concernées.
TotalEnergies entend accélérer sa transition énergétique. Or, si les sables bitumineux du Canada renferment d’énormes réserves de brut, leur production est très intensive en carbone.
Patrick Pouyanné explique:
« Nous ne sommes pas le meilleur actionnaire de ces actifs car comme nous avons une stratégie climatique, nous ne voulons pas investir dans ces actifs. »
Dans ce cadre, le PDG opte pour une scission. De fait, cela offre plusieurs avantages. Par exemple, TotalEnergies n’a pas besoin de se lancer à la recherche d’un acheteur. De plus, afin de faciliter la transition, TotalEnergies gardera temporairement une participation minoritaire.
Matt Murphy, analyste chez Raymond James, explique qu’une scission serait, de fait, plus bénéfique pour TotalEnergies. Toutefois, il émet certains doutes. Il déclare:
« Au bon prix, une telle opportunité pourrait attirer l’attention des investisseurs, mais il n’y a pas de pénurie d’opportunités de rendement dans cet espace. »
Accélérer son retrait
TotalEnergies se retire de la région depuis quelques années. En 2020, elle a pris une dépréciation de $9,3 milliards sur la valeur de ses actifs de sables bitumineux.
En outre, Fort Hills, projet minier de Suncor, connaît de nombreuses difficultés. Les problèmes opérationnels se multiplient depuis le début de son exploitation en 2018. En conséquence, les coûts augmentent et la production reste relativement lente.