TotalEnergies pourrait remettre sur les rails le projet de gaz naturel liquéfié (LNG) au Mozambique dans les 18 prochains mois avec le déploiement des armées africaines pour aider à réprimer l’insurrection, déclare le président de la Banque africaine de développement (AfDB).
TotalEnergies pourrait relancer son projet à $400 millions
Le géant français de l’énergie TotalEnergies, Total au moment des faits, annonce l’arrêt du projet à $20 milliards en avril 2021. Faisant suite à l’invasion de la ville de Palma par des combattants de l’État Islamique, aux portes de ses installations dans la province de Cabo Delgado, dans le nord du pays. Le chantier avait déjà été paralysé plusieurs fois fin 2020 après une première attaque. TotalEnergies estime à l’époque que la perturbation retarderait le développement du projet de gaz naturel d’au moins un an.
Depuis, des troupes du Rwanda et des États membres de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont été déployées pour soutenir les forces mozambicaines et réprimer l’insurrection.
« Dans un an à 18 mois »
Le président de l’AfDB, Akinwumi Adesina, affirme à Reuters qu’il ne s’attendait pas à ce que l’interruption affecte la viabilité à long terme du projet de LNG.
« Le retour de la sécurité à cet endroit donnera l’assurance à Total et à d’autres de revenir », commente M. Adesina. « Dans un an à 18 mois, je m’attends à ce qu’il soit suffisamment stabilisé pour se remettre en route. »
L’AfDB prête $400 millions à ce projet. C’est le plus important investissement direct étranger jamais réalisé en Afrique et un pilier de la stratégie de développement économique du Mozambique.
L’armée repousse l’État Islamique
Les pays d’Afrique australe conviennent, en juin 2021, d’envoyer des troupes pour aider le Mozambique. Le Rwanda, qui n’est pas membre de la SADC, déploie tout de même 1000 soldats dès juillet 2021.
Le président mozambicain Filipe Nyusi affirme que l’armée repousse maintenant le terrain à Cabo Delgado. Ainsi, en juillet, les forces de sécurité mozambicaines et rwandaises ont repris la ville portuaire de Mocimboa da Praia, qui était auparavant un bastion des insurgés.
Pas d’investissement sans sécurité
Mais M. Adesina ajoute que l’insécurité restreint toujours les investissements dans d’autres parties de l’Afrique, pointant du doigt vers des zones de conflit au Tchad, au Mali, au Burkina Faso, dans le nord du Nigeria et au Cameroun.
« Sans sécurité, vous ne pouvez pas avoir d’investissement et vous ne pouvez pas avoir de développement », affirme-t-il.
M. Adesina déclare que l’AfBD développe des installations, y compris des obligations d’investissement indexées sur la sécurité, pour aider les pays africains à lutter contre l’insécurité et à se reconstruire après les troubles.