« Nous n’avons jamais dit que nous resterions en Russie », a insisté jeudi le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné. Il indique aussi que sa société serait capable de trouver des substituts au gaz naturel liquéfié (GNL) venu de Sibérie si elle devait en partir.
« Nous n’avons jamais dit que nous resterions en Russie. Nous n’avons simplement pas dit que nous en partirions, c’est un peu différent », a-t-il déclaré lors d’un échange avec des analystes financiers à l’occasion de la publication des résultats du premier trimestre.
Désormais, « notre activité en Russie tourne essentiellement autour du GNL venu de Yamal LNG. Le volume sur ce contrat est énorme, il représente beaucoup d’argent et nous devons l’honorer tant que les sanctions nous permettent de le faire. Et si ce n’est pas possible, alors nous agirons » en conséquence, a-t-il ajouté.
Le groupe a déjà annoncé mercredi qu’il dépréciait ses actifs dans Arctic LNG 2, renonçant à ce projet gazier en construction en raison du durcissement des sanctions de l’UE contre Moscou.
« Il est difficile de croire qu’il puisse être construit, du fait des sanctions », a ajouté le PDG jeudi.
« Nous regardons étape après étape ce que sont les sanctions, ce qu’elles pourraient être et c’est comme cela que nous avons tiré la conclusion pour Arctic 2 et d’autres actifs », a-t-il expliqué.
Le PDG du géant français a ainsi mentionné l’arrêt de sa production de lubrifiants en Russie « d’ici la fin du mois » et ce, par manque d’additifs, bloqués par les sanctions. « Nous étudions (le cas) d’autres actifs », a-t-il ajouté.
« Le conseil d’administration a décidé d’aborder la situation russe de manière responsable, en particulier pour tenter de protéger autant que possible la valeur des actifs, dans l’intérêt de nos actionnaires », a-t-il encore dit, insistant sur l’importance de Yamal, un site de production sibérien dont il détient 20%.
« L’exposition russe en matière de GNL pour notre portefeuille, c’est Yamal LNG » et ses 4 à 5 millions de tonnes, a précisé M. Pouyanné.
Mais « pouvons-nous trouver d’autres opportunités pour remplacer ces volumes? Je pense que la réponse est assez claire: oui », a-t-il ajouté.
« Nous avons déjà des actifs à développer », a-t-il poursuivi.
« Et vous pourriez avoir dans quelques semaines d’autres annonces vous expliquant comment nous allons [les] remplacer (…). Je ne m’attends pas à une rupture de notre profil de croissance dans le GNL, même si nous devions quitter complètement la Russie, ce qui n’est pas aujourd’hui [le cas], mais qui est un scenario possible. »