TotalEnergies a inauguré jeudi près de Rouen un site de chargement et d’ensachage de granulés de bois, un secteur “en tension” sur fond de crise énergétique, a constaté un correspondant de l’AFP.
“Cette unité peut traiter 25.000 tonnes de pellets importés par an. TotalEnergies y a investi environ 1,5 million d’euros”, a expliqué François Boussagol, directeur commerce général de TotalEnergies Marketing France, lors d’une visite pour la presse de ce site situé à Grand-Couronne, en banlieue de Rouen.
TotalEnergies commercialise “environ 200.000 tonnes de granulés” en France, soit une part de marché “de l’ordre de 10% sur le pellet, c’est-à-dire le granulé de bois destiné aux chaudières fonctionnant avec ce combustible”, a précisé M. Boussagol.
Ces nouveaux équipements sont “une souplesse additionnelle indispensable dans cette période de tension de la demande”, a-t-il estimé.
Fin août, la Fédération française des combustibles carburants et chauffage (FF3C) s’est alarmée d’une demande “anormalement élevée” de granulés, en prévision de l’hiver, qui pourrait aboutir à un “déficit d’offre de 5 à 15%”.
“Je ne parlerai pas de pénurie, mais plutôt d’une tension passagère sur l’approvisionnement”, a poursuivi M. Boussagol, précisant que ce phénomène était dû à “l’engouement pour cette forme d’énergie” et à la “crise en Ukraine qui déstabilise les producteurs habituels”, Biélorussie, Ukraine et Russie.
Avec un prix des granulés qui a presque doublé de 2021 à 2022, pour s’établir à environ 600 euros/t selon TotalEnergies, le groupe a la volonté de “tripler” ses ventes “à l’horizon 2030”.
À Grand-Couronne, ces combustibles sont livrés aux clients particuliers et aux collectivités dans un rayon de 200 km autour de Rouen. Produits en Europe du Nord, “les pellets importés sont issus de forêts gérées durablement”, assure TotalEnergies.
Selon le groupe, “le pellet émet 15 fois moins de CO2 que le fuel domestique. Il permet de valoriser des déchets issus de scierie”.
Prôné pour limiter le changement climatique, le chauffage au bois demeure à l’origine de pollution aux particules fines. Mais les poêles modernes à bûches ou à granulés en émettent beaucoup moins qu’un feu de cheminée ouverte, selon l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
En Estonie, l’industrie florissante des granulés de bois fait débat, des écologistes redoutant les effets de l’augmentation de l’exploitation forestière.