Le groupe français TotalEnergies a annoncé la signature d’un contrat préliminaire de réservation foncière avec le Maroc pour lancer le projet « Chbika », une initiative majeure de production d’hydrogène vert dans la région de Guelmin-Oued Noun, située sur la côte atlantique du sud du Maroc. Cette première phase, consacrée à la mise en place de capacités renouvelables, inclura 1 GW d’énergie solaire et éolienne terrestre. Ces installations serviront à produire de l’hydrogène vert par électrolyse d’eau de mer dessalée.
Le projet a été dévoilé lors de la visite du président français Emmanuel Macron à Rabat, renforçant les liens énergétiques entre le Maroc et l’Europe. TotalEnergies précise que cette étape permettra de réaliser les études d’avant-projet nécessaires avant d’entamer le développement concret des infrastructures.
Un projet d’ammoniac vert pour le marché européen
Le projet « Chbika » prévoit une production annuelle de 200 000 tonnes d’ammoniac vert, dérivé de l’hydrogène vert produit. Cette production d’ammoniac sera destinée principalement aux marchés européens, renforçant les capacités d’exportation du Maroc en matière d’énergie renouvelable. Cette approche s’inscrit dans la stratégie de TotalEnergies, qui vise à exploiter les ressources renouvelables disponibles dans des pays compétitifs comme le Maroc pour créer des flux d’énergie verte en direction de l’Europe.
TE H2 et Copenhagen Infrastructure Partners en charge de la production
Le consortium derrière ce projet réunit la société TE H2, co-fondée par TotalEnergies et le groupe autrichien EREN, avec l’appui de Copenhagen Infrastructure Partners (CIP), un acteur spécialisé dans l’éolien. TE H2 et CIP dirigeront le développement des installations solaires, éoliennes et de production d’hydrogène. De son côté, l’armateur danois A.P. Møller Capital sera en charge de la construction du port et des infrastructures logistiques nécessaires pour le transport et l’exportation de l’ammoniac vert.
Un centre de production mondial en perspective
TotalEnergies envisage que cette première phase constitue la fondation d’un futur centre de production d’hydrogène vert à échelle mondiale dans la région de Guelmin-Oued Noun. En développant une infrastructure capable de produire de l’énergie renouvelable et de transformer l’hydrogène en dérivés exportables, le projet vise à positionner le Maroc comme un hub stratégique pour la transition énergétique en Méditerranée.
Cette initiative répond également aux ambitions du Maroc de devenir un acteur clé dans le domaine de l’hydrogène vert. En renforçant ses capacités renouvelables et en attirant des investissements étrangers, le pays cherche à diversifier ses sources d’énergie tout en s’intégrant aux circuits mondiaux de production d’énergie verte. La production d’ammoniac vert, envisagée dans le cadre de ce partenariat, pourrait ainsi ouvrir de nouvelles opportunités d’exportation et d’industrialisation pour le Maroc, renforçant son positionnement sur le marché de l’hydrogène vert.