Le groupe français TotalEnergies a confirmé envisager une collaboration avec EDF Renouvelables pour développer le parc éolien offshore Centre Manche 2. Cette option s’ouvre après l’annonce de RWE, partenaire initial, de son intention de se retirer du projet. Le groupe allemand avait remporté l’appel d’offres aux côtés de TotalEnergies en 2022, mais sa réorientation stratégique vers une réduction des investissements dans les énergies renouvelables modifie les équilibres initiaux du consortium.
Un rapprochement entre projets voisins
EDF Renouvelables avait déjà obtenu en 2023 l’exploitation du parc voisin, Centre Manche 1, mais dans des conditions tarifaires moins favorables. Le prix d’achat de l’électricité y a été fixé à 44,9 euros par mégawattheure (MWh), contre 66 euros pour Centre Manche 2. L’écart de rémunération entre les deux parcs pèse directement sur la rentabilité attendue et pourrait inciter EDF à chercher un alignement stratégique avec TotalEnergies. Pour ce dernier, l’entrée d’EDF constituerait une continuité logique de ses pratiques partenariales sur ses grands projets énergétiques.
Des enjeux financiers et industriels
Les deux parcs combinés représentent une capacité de 2,5 gigawatts (GW), soit l’équivalent de la consommation électrique de près de 1,8 million de foyers. Le calendrier de mise en service fixé à 2032 met en lumière l’ampleur des investissements nécessaires sur la décennie à venir. Dans un contexte de prix différenciés entre les projets, une coordination entre TotalEnergies et EDF pourrait atténuer les risques financiers et optimiser la gestion opérationnelle des infrastructures.
Perspectives et incertitudes
Selon des sources industrielles, un abandon du projet Centre Manche 1 n’est pas à l’ordre du jour. Cependant, les conditions financières actuelles rendent complexe une décision finale d’investissement pour EDF. Un éventuel rapprochement avec TotalEnergies permettrait d’améliorer les perspectives de rentabilité et d’assurer une meilleure complémentarité industrielle entre les deux parcs. Cette configuration ouvrirait aussi la voie à une mutualisation des coûts liés à la construction et à la maintenance dans une zone géographique commune.