TotalEnergies a annoncé avoir finalisé la cession de sa participation non opérée de 12,5 % dans le champ pétrolier en eaux profondes Bonga, situé au large du Nigeria, pour un montant de $510mn. La transaction a été conclue par sa filiale locale TotalEnergies EP Nigeria Limited (TEPNG) au profit des compagnies pétrolières Shell et Eni. Shell récupère une part de 10 %, tandis qu’Eni acquiert les 2,5 % restants, conformément à ses droits de préemption.
Shell, opérateur du permis pétrolier Oil Mining Lease 118, détient désormais une participation de 65 % dans Bonga. Eni augmente sa part à 15 %, tandis qu’ExxonMobil conserve les 20 % restants. La finalisation de la transaction a suivi l’approbation de la Nigerian Upstream Petroleum Regulatory Commission (NUPRC), puis le consentement final du ministre du Pétrole du Nigeria.
Un champ stratégique pour la production offshore
Le champ Bonga, mis en production en 2005, est le premier projet pétrolier en eaux profondes du Nigeria. Il est localisé à environ 120 kilomètres au sud du delta du Niger, à une profondeur d’eau de 1 000 mètres. Avec une capacité de production pouvant atteindre 225 000 barils de brut par jour et 150 millions de pieds cubes de gaz naturel par jour, Bonga demeure un atout majeur pour les opérateurs engagés.
En octobre, le champ a produit 120 000 barils par jour de brut lourd à faible teneur en soufre, selon les données de la NUPRC. L’Espagne, le Canada, le Pérou et les Pays-Bas figurent parmi les principaux acheteurs de ce brut, selon les informations de marché disponibles.
Objectifs de croissance pour Shell dans l’offshore nigérian
Dans une déclaration, Shell a indiqué que cette acquisition s’inscrit dans sa stratégie visant à renforcer ses investissements dans des actifs compétitifs déjà existants, afin de soutenir la croissance de sa production de pétrole et de gaz. L’entreprise vise une augmentation de 1 % par an de sa production intégrée d’hydrocarbures jusqu’en 2030.
Shell prévoit également une expansion du champ Bonga via les projets Bonga North et Bonga Southwest. Une décision finale d’investissement a été prise en décembre dernier pour le premier projet, avec un objectif de production additionnelle de 110 000 barils équivalent pétrole par jour à l’horizon 2030 grâce à un raccordement sous-marin à la plateforme flottante FPSO de Bonga. Le second projet pourrait recevoir le feu vert dès 2027.
Un repositionnement progressif dans l’offshore profond
Cette opération s’inscrit dans le contexte d’un repositionnement plus large des majors internationales au Nigeria, privilégiant les projets offshore en eaux profondes jugés plus sûrs, au détriment d’actifs terrestres plus exposés. Le champ Bonga illustre ce recentrage stratégique sur des zones techniques mais stables, éloignées des tensions sociopolitiques du delta du Niger.
Présente au Nigeria depuis plus de soixante ans, TotalEnergies y a produit 209 000 barils par jour en 2024. Malgré cette cession, le groupe conserve des participations dans des projets offshore majeurs comme Egina, Akpo et Ofon, ainsi que dans le terminal gazier Nigeria LNG (NLNG) et le champ gazier d’Ubeta.
Nouvel accord avec Conoil et perspectives en exploration
Le 19 novembre, TotalEnergies a annoncé un nouvel accord d’acquisition d’une participation opérée de 50 % dans le bloc OPL 257, situé à proximité immédiate du champ Egina South. Cette opération a été conclue avec la société nigériane Conoil. Le groupe prévoit de forer un puits d’évaluation sur le permis en 2026, avec l’intention d’un raccordement potentiel à l’unité FPSO d’Egina.
Dans le même temps, TotalEnergies transfèrera à Conoil sa participation de 40 % dans le permis OML 136, un actif gazier situé offshore. Cette redistribution d’intérêts reflète une stratégie d’optimisation du portefeuille d’actifs entre développements matures et nouvelles zones d’exploration ciblée.