TotalEnergies aurait approvisionné en carburant l’armée russe via une joint-venture, selon une publication du journal Le Monde. Le ministre français des Transport, Clément Beaune, demande des éclaircissements sur la question. Il a déclaré que cela serait « extrêmement grave » si l’information s’avérait être vraie.
TotalEnergies et Novatek, partenaire russe du groupe, démentent l’accusation.
Les politiques demandent des éclaircissements
Face aux accusations portées à l’encontre du groupe pétrolier français TotalEnergies, Clément Beaune demande des éclaircissements. Effectivement, pour le ministre des Transports, les informations disponibles ne sont pas suffisantes pour se positionner sur l’affaire. Il est pour le moment le seul membre du gouvernement à avoir soulevé la question.
M. Beaune a déclaré à ce sujet sur France 2:
« C’est un sujet extrêmement grave, donc il faut vérifier si, volontairement ou involontairement, il y a eu un contournement, soit des sanctions, soit de l’énergie qu’une entreprise, française ou autre, a produite. »
Toutefois, il n’a pas précisé si l’ouverture d’une enquête formelle était nécessaire. Cependant, dans le cas où les accusations seraient vérifiées, elles pourraient porter un coup à la politique d’Emmanuel Macron dans le cadre du conflit russo-ukrainien.
Parmi l’opposition, certains députés européens s’insurgent. Manon Aubry, députée européenne de la France Insoumise, a demandé au gouvernement de prendre part à la question. La députée européenne a déclaré sur Franceinfo:
« La France ne peut plus fermer les yeux. Nous avons une entreprise française qui est devenue le complice indirect d’une guerre meurtrière. »
Les accusations du journal Le Monde
Les allégations portées contre TotalEnergies proviennent du journal Le Monde. Selon le quotidien français, l’entreprise aurait approvisionné l’armée russe en condensat de gaz. Le mélange d’hydrocarbures servant ensuite à fabriquer du carburant pour l’aviation.
Ainsi, selon Le Monde, le carburant aurait a posteriori pu être utilisé par les avions de guerre russes en Ukraine. Le journal évoque notamment des liens entre TotalEnergies et l’entreprise russe Novatek.
Selon Le Monde, le kérosène servant à l’aviation russe, impliquée dans des frappes en Ukraine, aurait été produit par Terneftegaz, détenu à 49% par TotalEnergies.
TotalEnergies dément fermement
TotalEnergies, de son côté, dément fermement ces accusations. La société a conservé ses actifs en Russie, contrairement aux autres entreprises occidentales du secteur. TotalEnergies a ainsi déclaré qu’aucune de ses infrastructures n’approvisionnait l’armée russe et qu’aucun de ses partenaires ne produisait du kérosène pour l’armée russe.
Dans un communiqué, l’entreprise affirme que le kérosène produit en Russie par ses partenaires a vocation à être exporté hors du pays. Par ailleurs, TotalEnergies souligne qu’elle ne dispose pas des certificats nécessaires à sa commercialisation sur le marché russe.
La société a de ce fait déclaré:
« En conséquence, il est clair que les allégations de certains médias et les appels à enquêter sur les activités de TotalEnergies dans nos sociétés conjointes n’ont absolument aucune base factuelle. »
TotalEnergies a également indiqué être prête à intenter toute action en justice pour mettre fin à la polémique.