TotalEnergies a confirmé l’abandon de son projet de centrale photovoltaïque Maya en Guyane, l’un de ses principaux investissements dans les énergies renouvelables en France. Le projet, estimé à 200 millions d’euros, visait à fournir une production stable d’électricité grâce à une capacité de stockage intégrée. Le groupe attribue cette décision au manque de soutien des autorités, dans un contexte de révision de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).
Un projet initialement structurant
Conçue pour garantir 20 mégawatts de puissance continue, la centrale devait combiner 120 mégawatts-crête de panneaux solaires et 240 mégawattheures de batteries. Située à Macouria, elle aurait contribué à renforcer l’autonomie électrique de la Guyane, un territoire où le réseau est régulièrement instable. Selon TotalEnergies, Maya représentait un tiers des efforts nécessaires pour atteindre cet objectif.
L’annonce de l’abandon intervient alors que le gouvernement a lancé une consultation publique sur la PPE révisée, qui définit les orientations énergétiques de la France jusqu’en 2035. Ce document, publié en février, indique que de nouvelles capacités de production autour de Cayenne ne sont pas jugées nécessaires, ce qui compromet la viabilité du projet.
Réactions locales et incertitudes
Albéric Benth, président du Syndicat mixte d’énergie de Guyane (Smeguy), affirme ne pas avoir été informé des implications de la PPE sur Maya et regrette l’absence de justification officielle pour l’abandon du projet. Jean-Luc Le West, vice-président chargé du développement économique à la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), juge la situation préoccupante pour l’attractivité des investissements dans la région.
L’abandon de Maya pourrait aussi affecter d’autres initiatives économiques locales. Marie-Lucienne Rattier, conseillère territoriale chargée du numérique, souligne l’impact potentiel sur son projet de centre de données et de village numérique à proximité, estimé à 480 millions d’euros. La centrale solaire devait lui garantir une source d’énergie stable, dont l’absence remet en cause la faisabilité de l’initiative.
La PPE révisée doit encore faire l’objet d’une consultation finale avant l’adoption d’un décret prévu début avril.