TotalEnergies va réaliser une campagne mondiale de détection par drone de ses émissions de méthane dans l’exploration-production. Elle s’inscrit dans le cadre de son engagement à réduire les fuites de ce gaz très nocif pour le climat.
Une campagne à l’échelle mondiale
Il s’agit d’une “campagne mondiale de détection et de quantification de ses émissions par drone sur toutes ses installations” pétrolières et gazières opérées dans l’amont, c’est-à-dire dans l’activité d’exploration-production. Le méthane (CH4) a généré environ 30% du réchauffement mondial depuis la Révolution industrielle. Sa durée de vie dans l’atmosphère est plus courte que celle du CO2, mais son pouvoir réchauffant bien supérieur.
Le secteur de l’énergie est responsable d’environ 40% des émissions de méthane liées à l’activité humaine. Cela en fait le deuxième secteur d’activité derrière l’agriculture. Elles peuvent provenir de fuites accidentelles ou de mauvaises pratiques opérationnelles.
TotalEnergies s’engage à travers cette campagne
TotalEnergies s’est engagé à réduire les émissions de méthane sur ses sites exploités par l’entreprise de 50% d’ici 2025 et 80% d’ici 2030 par rapport à 2020. La campagne de détection doit permettre de les “identifier, quantifier et réduire”. Elle est menée sur la base d’une technologie dite AUSEA développée avec le CNRS et l’Université de Reims Champagne-Ardenne.
Il s’agit concrètement d’un “double capteur miniature, monté sur drone, capable de détecter et de quantifier les émissions de méthane et de dioxyde de carbone tout en identifiant la source de ces émissions”, explique TotalEnergies dans un communiqué.
La campagne a débuté début mars sur les sites au large de l’Afrique. Elle se poursuit en Amérique du Sud et rejoindra l’Europe cet été. Le déploiement de cette technologie doit ensuite être étendu aux autres activités du groupe, comme les raffineries.
Selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les émissions de méthane liées aux secteurs du pétrole, gaz et charbon sont reparties en hausse de 5% en 2021. A la COP26 de l’ONU à Glasgow, un engagement à réduire les émissions de méthane de 30% d’ici 2030 a été présenté. Mais sur les cinq principaux émetteurs du fait de leurs activités dans les énergies fossiles — Chine, Russie, Iran, Inde, Etats-Unis — seuls ces derniers l’ont à ce jour signé.