La COP29, organisée cette année à Bakou, a vu la participation notable de Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, qui a pris la parole pour défendre les actions de son entreprise et du secteur pétrolier dans leur transition énergétique. Au cours d’une discussion publique sur le pavillon de l’Azerbaïdjan, en compagnie de Rovshan Najaf, président de la compagnie pétrolière nationale Socar, et Fred Krupp, président de l’Environmental Defense Fund (EDF), il a insisté sur une approche réaliste des objectifs climatiques.
« Oui, on est une partie du problème, » a concédé Patrick Pouyanné, tout en affirmant que l’entreprise adoptait une « logique de progrès continu. » Selon lui, la société civile reste impatiente face à la transition énergétique, mais le rythme de changement doit être compatible avec les réalités économiques et techniques du secteur.
Un engagement renforcé contre les émissions de méthane
TotalEnergies a annoncé, en collaboration avec Socar, son intention de réduire les émissions de méthane générées par ses activités. Ce gaz, responsable d’une part importante du réchauffement climatique, est souvent émis par des fuites sur les gazoducs ou lors de l’extraction. Patrick Pouyanné a rappelé qu’à la COP28, 52 compagnies pétrogazières s’étaient engagées à atteindre « près de zéro méthane » d’ici 2030, chiffre porté à 55 entreprises cette année, représentant 45 % de la production mondiale.
Pour le PDG, ces engagements reflètent une dynamique collective : « Si ces 45 % font des progrès, je suis sûr qu’on va en inviter d’autres. » Il a également mis en avant les avancées technologiques comme un levier clé pour atteindre ces objectifs ambitieux.
Un secteur complexe à mobiliser
Patrick Pouyanné a insisté sur la diversité des acteurs du secteur pétrolier, allant des grandes compagnies multinationales aux entreprises nationales parfois moins équipées pour mesurer ou réduire leurs émissions. Il a plaidé pour un accompagnement technique et financier de ces acteurs, soulignant que « l’industrie pétrolière ne se résume pas aux grands majors ».
Il a néanmoins reconnu que cette transformation prendra du temps, rappelant que la demande en gaz en Europe a récemment augmenté, ce qui illustre les défis de l’adéquation entre les attentes sociétales et la réalité des besoins énergétiques.
Une transition en quête d’équilibre
Interrogé sur la lenteur perçue de la transition énergétique, le dirigeant de TotalEnergies a souligné l’importance de ne pas imposer de « leçons », mais de démontrer des progrès concrets. Il a affirmé que l’urgence climatique est bien comprise, mais que les transformations doivent s’inscrire dans une démarche collaborative et progressive, incluant tous les acteurs de la chaîne énergétique.
Cet appel à une transition graduelle, bien que critiqué par certains observateurs, reflète la position de nombreuses grandes entreprises du secteur, confrontées à la nécessité de concilier performances économiques et objectifs environnementaux.