Total voit son chantier gazier onshore être suspendu une nouvelle fois après une attaque terroriste à Palma, au Mozambique. Le chantier avait déjà été paralysé pendant plusieurs mois en décembre 2020 après une première attaque. Initialement prévu pour être opérationnel en 2024, cette seconde attaque, à l’issue de laquelle la ville de Palma a été saisie, menace la poursuite du projet. Pourtant, Total confirme son objectif de livrer la première cargaison de gaz en 2024.
Total principal investisseur d’un chantier de 25 milliards USD$.
Total participe à hauteur de 26,5% des financements
Le projet Mozambique LNG est le premier développement à terre d’une usine de gaz liquéfié du Mozambique. Avec une participation de 26,5%, Total est le principal investisseur du mégaprojet gazier. Six autres groupes internationaux financeront également le projet, dont le géant italien, Eni et américain ExxonMobil.
Total a annoncé que Mozambique LNG a rempli les conditions en vue du premier tirage sur le financement du projet. Le financement provient de 8 agences de crédit export, 19 banques commerciales et la Banque africaine de Développement (AfDB). Total a annoncé que le premier tirage interviendra en avril 2021.
Un mégaprojet prévu pour 2024 mais suspendu depuis décembre 2020
Le projet, initialement prévu pour 2024, est suspendu depuis décembre 2020 avec la démobilisation temporaire d’une partie de son personnel. Après l’attaque sur la ville de Palma en mars 2021, Total a annoncé la suspension de ses activités dans la région. Total a aussi fait savoir que son personnel serait réduit au strict minimum dans la région.
L’entreprise a également annoncé la suspension de la remobilisation du projet. Aucune date n’est indiquée pour la reprise du projet. Malgré les retards de la construction, Total confirme son intention de livrer la première cargaison de Mozambique LNG en 2024.
Un chantier situé dans une région à risque
Des attaques terroristes près du site du projet
Le projet Mozambique LNG se situe au nord-est du pays, limitrophe à la Tanzanie. Cette région vit au rythme des attaques terroristes du groupe al-Shabab, proche de Daesh, depuis plus de 3 ans.
Cette région du Mozambique est pauvre, mais stratégique car riche en gaz naturel. Malgré une brève accalmie de quelques mois, le conflit a connu une recrudescence des violences en décembre 2020. Des attaques avaient été menées à quelques kilomètres seulement du mégaprojet gazier d’une valeur de plusieurs milliards d’euros.
L’attaque meurtrière de la ville de Palma, située à 10 km du chantier, menace la poursuite du projet. Selon plusieurs sources, les groupes djihadistes aurait pris contrôle de la ville de Palma. Une reprise du projet semble donc inenvisageable avant la libération de Palma contrôlées par les groupes armés djihadistes.
Une tentative échouée de sécuriser la zone
Après l’attaque perpétrée en décembre 2020, Total avait travaillé de concert avec le gouvernement du Mozambique pour sécuriser la zone. Par ailleurs, un périmètre de sécurité de 25 km a été érigé autour du projet Mozambique LNG. Ce périmètre de sécurité comprenait un renforcement des forces de sécurité et des infrastructures pour protéger le projet.
Malgré les efforts de Total et du gouvernement, l’attaque de la ville de Palma démontre l’instabilité de cette région. Ces attaques menacent également la poursuite du projet piloté par Total. La ville de Palma étant tombée aux mains des terroristes, une reprise des travaux est difficile à imaginer.
Malgré l’arrêt des travaux, Total a confirmé son objectif de livrer la première cargaison de gaz en 2024.