Toshiba a déclaré son soutien à une offre de rachat de 2 000 milliards de yens (14 milliards d’euros) par un consortium nippon. Cette décision intervient après huit années de turbulences pour le groupe depuis le scandale de comptes truqués en 2015.
Toshiba avait évoqué des soupçons d’erreurs dans ses comptes en 2015, ce qui a déclenché un scandale. La vérification a confirmé que ses comptes avaient été enjolivés de plus d’un milliard d’euros au total dans plusieurs divisions entre 2008 et 2014. La révélation de cette supercherie a entraîné l’effondrement de l’action du groupe, la démission de son CEO et le lancement d’une profonde restructuration. En 2022, le groupe ne comptait plus que 116 000 salariés, contre 200 000 en 2015.
Au cours des huit années suivantes, Toshiba a dû faire face à de nouveaux problèmes, notamment la mise en faillite de sa filiale américaine Westinghouse en 2017, qui a entraîné une perte nette record de 7,5 milliards d’euros en 2016/2017. Pour se renflouer rapidement, Toshiba a multiplié les cessions d’actifs, notamment la vente de sa filiale de puces-mémoires Toshiba Memory à un consortium mené par le fonds américain Bain Capital en 2018 pour 18 milliards d’euros.
Malgré les efforts de Toshiba pour assainir ses finances et réformer sa gouvernance, de nouveaux scandales de maquillage de comptes ont éclaté dans des filiales, et les relations avec ses actionnaires activistes se sont détériorées. En avril 2021, le groupe a annoncé avoir reçu une proposition de rachat par la société de capital-investissement CVC Capital Partners, qui valoriserait le groupe à près de 21 milliards de dollars, selon la presse. Une semaine plus tard, le directeur général de Toshiba, Nobuaki Kurumatani, a été limogé. L’offre de rachat de CVC a été enterrée peu après.
En fin de compte, Toshiba a annoncé en mars 2023 qu’elle soutenait une offre de rachat par un consortium nippon pour environ 14 milliards d’euros. Si cette offre est approuvée par ses actionnaires dans les mois à venir, elle marquera la fin de huit années de turbulences pour le groupe japonais.