Les autorités thaïlandaises ont mis fin aux activités de neuf fermes clandestines spécialisées dans le minage de Bitcoin, un processus nécessitant d’importantes ressources en électricité. Ces opérations illégales ont causé des pertes estimées à plus de 10 millions de bahts (environ 271 345 euros) pour les fournisseurs locaux d’électricité, selon la police.
L’affaire a débuté par le signalement d’un résident de la province de Surat Thani, dans le sud de la Thaïlande, qui a remarqué l’installation de caméras de surveillance autour d’une maison inoccupée. Le Central Investigation Bureau (CIB), en partenariat avec l’Autorité provinciale de l’électricité (PEA), a mené une perquisition sur les lieux. Ils y ont découvert du matériel destiné au minage de cryptomonnaies, notamment des machines de calcul surpuissantes.
Un réseau illégal bien organisé
Suite à cette découverte, huit autres sites similaires ont été identifiés et perquisitionnés. Les investigations ont révélé que les exploitants des fermes avaient trafiqué les compteurs électriques pour contourner les frais et obtenir l’électricité nécessaire à leur activité sans payer.
Deux individus, âgés de 30 ans, ont été arrêtés et font face à des accusations de vol d’électricité et d’exploitation illégale de matériel de minage. Selon la législation thaïlandaise, bien que le minage de Bitcoin soit légal, il est strictement encadré par des réglementations fiscales et techniques. Les suspects risquent des poursuites judiciaires lourdes, incluant des amendes substantielles et des peines de prison.
Une consommation énergétique colossale
Le minage de Bitcoin repose sur un procédé complexe qui nécessite une capacité de calcul élevée. Les mineurs valident des blocs de données contenant les transactions récentes, en échange d’une récompense sous forme de Bitcoin nouvellement créé. Ce processus, appelé « proof of work », est extrêmement énergivore.
La Thaïlande, où le coût de l’électricité est relativement faible, est devenue une destination prisée pour les mineurs de cryptomonnaies. Cependant, cette activité, légale sous conditions, attire de plus en plus de réseaux clandestins cherchant à éviter les taxes et la réglementation.
Une tendance globale
Ces démantèlements interviennent alors que le Bitcoin atteint des sommets historiques, avec un prix avoisinant les 90 000 dollars. Ce record est lié à des facteurs géopolitiques, notamment la récente réélection de Donald Trump aux États-Unis, qui a renforcé l’intérêt des investisseurs pour les actifs numériques.
Le Bitcoin, créé par un individu ou groupe anonyme sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto, est programmé pour atteindre une limite fixe de 21 millions d’unités d’ici 2140. Cette rareté programmée, associée à un intérêt croissant pour les cryptomonnaies, continue de stimuler l’activité des mineurs, légaux comme illégaux.