La Thaïlande vient de publier son nouveau plan pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2065-2070. Dans le cadre du plan énergétique récemment admis, les énergies renouvelables devraient représenter 50% du mix électrique. Ce nouveau rapport de proportion se ferait au détriment du gaz naturel, pilier du secteur national de production d’électricité.
La Thaïlande veut un mix électrique 50% renouvelable
La nouvelle politique énergétique du pays a été approuvée au sein du « Plan énergétique national 2022 » récemment validé par le Comité de l’énergie. Ces objectifs peuvent paraître bien en deçà de ceux fixés par les Nations unies, mais restent ambitieux pour un pays qui n’a pas accès à des infrastructures énergétiques modernes.
« Nous transformerons le secteur des transports avec la promotion des véhicules électriques utlisants l’électricité vert grâce à la politique 30h30. Ce qui signifie que 30% de la production nationale de véhicules seront des véhicules électriques d’ici 2030 » a déclaré le secrétaire permanent du ministère de l’Énergie, Kulit Sombatsiri, lors de la conférence FEA 2021 le 25 août 2021.
Sombatsir à préciser que la décarbonisation impliquera la suppression des centrales thermiques au charbon jugée inefficiente. Il s’agira aussi de numériser des centrales électriques. De décentraliser l’approvisionnement et de déréglementer le marché. Ceci, afin de favoriser l’accès d’entreprise tiers aux marchés domestiques du gaz et de l’électricité.
La fin du gaz naturel
Le gaz naturel représente environ 57,5% du mix électrique, dont il tient la part la plus importante selon les données officielles. Vient ensuite l’électricité au charbon avec une part d’environ 17%. 12% de l’électricité est importée du Laos, du Myanmar et de la Chine. Seulement 3% de l’électricité est produite actuellement à partir d’énergies renouvelables, notamment hydroélectriques.
Une part de 50% d’énergies renouvelables dans la nouvelle production d’électricité se traduira par une réduction significative de la production au gaz naturel et au charbon. Cela sera donc préjudiciable au secteur du GNL à long terme. En effet, la Thaïlande est l’un des principaux marchés en croissance d’Asie concernant la demande de GNL. L’Asie représentant, à elle seule, 60% de la demande à venir sur les 10 prochaines années selon Wood Mackenzie.
De plus, il faut noter que le pétrole représente un peu plus de 40% de la demande d’énergie primaire de la Thaïlande.
Utiliser les techniques de CCUS
Alors que le gaz naturel est pris dans le feu croisé de la transition énergétique, la compagnie pétrolière d’État thaïlandaise, PTT Exploration and Production se veut rassurante. PTTEP a investi massivement dans l’acquisition et le développement d’actifs en amont pour sécuriser les approvisionnements en gaz naturel.
Cela était nécessaire afin de compenser la baisse des niveaux de production nationale. Dus à l’épuisement des réserves et de l’absence de nouvelles découvertes.
L’entreprise parie sur les technologies de capture et de stockage du carbone (CCUS) pour produire un gaz naturel plus vert. La société prévoit ainsi une première application du CCUS sur le projet Lang Lebah au large de l’État de Sarawak en Malaisie orientale. Lang Lebah, est l’une des plus importantes découvertes de gaz en Malaisie.
PTTEP prévoit de se pencher également sur la séquestration du CO2 émis par la production de gaz en Thaïlande.