L’Iran s’est montré lundi “optimiste” sur la reprise des discussions sur le dossier nucléaire iranien après l’examen d’un projet de compromis soumis la semaine dernière par l’Union européenne et destiné à débloquer la situation, au point mort depuis mars.
“Nous restons optimistes sur le processus de négociation qui nous permettra d’aboutir à un résultat logique et raisonnable”, a annoncé le porte-parole du ministère, Nasser Kanani, dans sa conférence de presse hebdomadaire.
Cette déclaration intervient après que le chef de la diplomatie européenne et coordinateur pour le dossier du nucléaire iranien, Josep Borrell, a soumis mardi dernier un projet de compromis et a appelé les parties engagées dans les pourparlers à Vienne à l’accepter pour éviter une “dangereuse crise”.
“Après l’examen du texte proposé [par M. Borrell], il est possible que dans un proche avenir nous puissions parvenir à une conclusion concernant le calendrier des négociations”, a indiqué M. Kanani. “Nous assisterons probablement à un nouveau cycle de négociations. Mais […] cela dépend entièrement de la volonté de l’autre côté, en particulier du côté américain”, a-t-il poursuivi.
Mercredi au lendemain de la présentation du projet européen, Téhéran avait appelé les Etats-Unis à montrer “dans la pratique” leur volonté de relancer l’accord nucléaire. Washington “doit montrer qu’il est prêt à un accord raisonnable, logique et durable”, a renchéri lundi M. Kanani.
Les pourparlers à Vienne entre l’Iran et les grandes puissances pour relancer l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 sont au point mort depuis mars après plus d’un an de discussion.
Fin juin, le Qatar a organisé des pourparlers indirects entre l’Iran et les Etats-Unis – qui se sont désengagés de l’accord en 2018 – dans l’espoir de remettre le processus de Vienne sur les rails mais ces discussions ont été interrompues après deux jours sans aucune avancée.
Selon M. Borrell, le texte proposé “aborde tous les éléments essentiels et comprend des compromis durement gagnés par toutes les parties”. Il aborde “en détail” la levée des sanctions imposées à l’Iran et les mesures nucléaires nécessaires pour rétablir le pacte nucléaire dit JCPOA.
Conclu par l’Iran et six puissances (Russie, Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), le JCPOA vise à garantir le caractère civil du programme nucléaire de l’Iran, accusé de chercher à se doter de l’arme atomique malgré ses démentis, en échange d’une levée progressive des sanctions internationales qui frappent l’économie iranienne.