Teck Resources a annulé à la dernière minute mercredi un vote de ses actionnaires concernant son projet de scinder ses activités en deux sociétés, tandis que le géant minier suisse Glencore reste à l’affût après deux offres de rachat refusées.
« Notre plan pour l’avenir est de poursuivre une séparation plus simple et plus directe », a toutefois indiqué le PDG Jonathan Price dans un communiqué après avoir consulté ses actionnaires, soulignant que les proposition de Glencore restaient « irrecevables ». Cette décision témoigne des difficultés de la direction de l’entreprise canadienne à obtenir le soutien des deux tiers des actionnaires, nécessaire à l’approbation de sa proposition.
Un vote en faveur d’une scission aurait mis fin aux aspirations de rachat de Glencore qui en est à sa deuxième offre et a récemment tenté de convaincre les actionnaires dans une lettre ouverte d’accepter son offre, se disant prêt à encore l’améliorer. Le géant suisse des matières premières a indiqué à l’AFP « ne pas vouloir commenté pour l’instant ».
En février, Teck Resources a dévoilé un projet proposant de se séparer du charbon métallurgique en scindant en deux ses activités. Ses actionnaires devaient voter sur ce projet lors d’une assemblée générale extraordinaire mercredi. Début avril, Glencore a fait une offre à Teck pour lui proposer de fusionner leurs activités et de simultanément les scinder pour créer deux entreprises, l’une spécialisée dans les métaux et l’autre dans le charbon.
Le groupe minier canadien a immédiatement rejeté l’offre de plus 22,5 milliards de dollars, refusant d’être associé à l’exploitation par Glencore de charbon thermique, particulièrement polluant. Le géant suisse des matières premières a alors répliqué avec une seconde offre le 11 avril, offrant aux actionnaires de Teck Resources qui souhaitent sortir du charbon de recevoir 24% de MetalsCo, une des deux entreprises qui émergerait de son offre, ainsi qu’un versement en numéraire d’un montant total de 8,2 milliards de dollars. Le conseil d’administration de Teck a de nouveau refusé.
Lundi, le gouvernement fédéral, qui doit approuver toute décision de rachat étrangère, a fait savoir qu’il préférait que l’entreprise reste entre les mains de Canadiens. « Nous avons besoin d’entreprises comme Teck ici au Canada, des entreprises qui s’engagent résolument pour le Canada », ont déclaré plusieurs ministres, dont la vice-première ministre Chrystia Freeland, dans une lettre adressée au milieu des affaires de Vancouver, où le siège social de Teck est établi. La lettre fait notamment référence aux minéraux rares exploités par l’entreprise qu’Ottawa considère comme « actifs de première importance » pour sa transition vers une économie verte.
Figurant parmi les principales sociétés minières du Canada, Teck Resources produit du charbon, du zinc et du cuivre. À l’étranger, le groupe est présent au Pérou, au Chili et aux États-Unis. Les actions de Teck Resources et de Glencore étaient en hausse après l’annulation du vote. Mercredi, Teck a également fait état d’une baisse de son chiffre d’affaires de 18% au cours du premier trimestre de son exercice, à 3,785 milliards de dollars canadiens (2,518 milliards d’euros).