La technologie de l’électrolyse fait l’objet d’un nouvel accord entre Air Liquide et Siemens pour le développement d’un hydrogène vert. Les deux entreprises ont demandé un financement dans le cadre du Green New Deal et participent conjointement au programme IPCEI allemand sur l’hydrogène. Leur partenariat contribue à la naissance d’un écosystème européen pour les EnR.
La technologie de l’électrolyse pour développer de l’hydrogène vert
Coopération autour d’une centrale hydrogène de 200 MW déjà prévue
La technologie de l’électrolyse va permettre aux deux géants Air Liquide et Siemens Energy de renforcer leur collaboration dans le développement d’un hydrogène durable, dit « vert ». Ce protocole signé ce lundi 8 février comprend une coopération sur des projets d’envergure comme celui d’Air Liquide H2V Normandy d’une capacité de 200 MW. Il prévoit aussi une collaboration accrue en matière de R&D afin de développer ensemble la prochaine génération d’électrolyseurs.
Les deux entreprises présenteront ensemble des demandes de financement de grands projets dans le cadre du Green New Deal européen. Elles espèrent aussi bénéficier du programme Projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) pour l’hydrogène, financés par les gouvernements français et allemand.
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De l’hydrogène encore plus propre
L’électrolyse de l’eau est un procédé visant à séparer les molécules d’hydrogène et d’oxygène contenues dans l’eau grâce à un courant électrique. En utilisant des EnR ou du nucléaire pour l’électricité nécessaire, l’électrolyse permet ainsi d’obtenir de l’hydrogène décarboné et local. Air liquide et Siemens Energy espèrent donc améliorer et généraliser cette technique encore confidentielle en Europe. L’objectif à terme est d’installer des électrolyseurs de grande capacité sur le territoire européen.
Le rapprochement de deux champions européens de l’énergie
22 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour Air Liquide
Le groupe français Air Liquide est un leader mondial des gaz, technologies et services pour l’industrie et la santé. Présent dans 80 pays avec 67.000 collaborateurs, il sert ainsi plus de 3,7 millions de clients et de patients. Son chiffre d’affaires était de 22 milliards d’euros en 2019 dont 40% provenant de la protection de la vie et de l’environnement.
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27,5 milliards de chiffre d’affaires pour Siemens Energy
De son côté, l’allemand Siemens Energy couvre lui toute la chaîne de valeur de l’énergie : de la production au transport d’électricité en passant par le stockage. De fait, un sixième de l’électricité produite dans le monde est basée sur ses technologies. Il emploie également 90.000 personnes et a généré un chiffre d’affaires de 27,5 milliards d’euros en 2020.
L’hydrogène au cœur de la stratégie énergétique européenne
7 et 9 milliards dans l’hydrogène pour la France et l’Allemagne
La France et l’Allemagne vont investir respectivement sept et neuf milliards d’euros dans le développement de leur filière hydrogène. Selon Bruno Le Maire, ministre de l’économie français :
« C’est maintenant que nous devons investir massivement pour développer des nouvelles chaînes de valeur et des nouvelles technologies. »
Son homologue allemand, Peter Altmaier affirme de son côté que :
« L’hydrogène est […] un élément crucial pour contribuer aux efforts européens et mondiaux dans la lutte contre le changement climatique. »
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Neutralité carbone d’ici à 2050
Par conséquent, les européens attendent beaucoup de l’hydrogène, plus encore depuis que l’Union Européenne s’est engagée à mettre en oeuvre une stratégie neutralité carbone pour 2050. L’objectif est ainsi de répondre aux enjeux de transition énergétique mais aussi de relance économique post-pandémie.
En ce sens, avec leur coopération, Air Liquide et Siemens Energy favorisent l’émergence d’un écosystème européen pour les technologies de l’hydrogène. Cette coopération fut donc largement encouragées, notamment par la France et l’Allemagne.