L’opérateur canadien d’oléoducs et de gazoducs TC Energy a annoncé vendredi un bénéfice de 358 millions de dollars canadiens (264 millions d’euros) au premier trimestre, alors qu’un an plus tôt il affichait une perte de plus d’un milliard de dollars. Au cours de cette période de trois mois achevée le 31 mars, l’entreprise basée à Calgary, dans l’Ouest canadien, a enregistré un bénéfice de 0,36 dollar par action, contre une perte de 1,11 dollar en 2021.
TC Energy rebondit
Cette hausse s’explique principalement par la lourde charge en lien avec l’annulation du projet d’oléoduc Keystone XL rejeté par le président américain Joe Biden en juin 2021, puis annulée par l’entreprise elle-même. Son chiffre d’affaires a atteint 1,17 milliard de dollars canadiens au premier trimestre, un contraste frappant par rapport aux pertes de 932 millions enregistrées l’année d’avant.
Dans un communiqué, l’entreprise a indiqué vouloir approuver “plus de cinq milliards de dollars en nouveaux projets annuellement”. Fin mars, le groupe a reçu l’autorisation du gouvernement de l’Alberta – la province où se trouve son siège social – lui permettant de faire passer “à la prochaine étape” son projet de construction et d’exploitation du “Réseau Carbone Alberta” (Alberta Carbon Grid).
Il s’agit d’un système de transport du carbone permettant de connecter les plus grands émetteurs albertains de différents secteurs et industries. Cette coentreprise est proposée par TC Energy et la société Pembina Pipeline, elle aussi basée à Calgary. Ayant indiqué vouloir réduire les émissions et accélérer la transition énergétique, TC Energy souhaite aussi évaluer la mise en place d’un “carrefour de production d’hydrogène” dans cette même province.
“Nous comprenons plus que jamais l’importance du rôle de l’Amérique du Nord dans la sécurisation de l’approvisionnement énergétique mondial”
a déclaré François Poirier, PDG de TC Energy, lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs pour présenter les résultats du premier trimestre. Le haut dirigeant faisait référence au contexte géopolitique actuel en Europe avec le conflit en Ukraine, une situation qui, a-t-il dit, “a accéléré les discussions à propos de la sécurité énergétique”, un enjeu qu’il a qualifié “d’urgent”.