TC Energy, exploitant de pipelines canadien, souhaite passer aux énergies renouvelables (EnR) pour alimenter son réseau de pipeline nord-américain. Ce, dans le but de réduire ses émissions de carbone, vouées à coûter de plus en plus cher à l’entreprise.
TC Energy alimentera ses pipelines à l’éolien et au solaire
La firme dispose d’un vaste réseau de pipelines de pétrole et de gaz aux États-Unis et au Canada. Désormais, TC Energy veut alimenter son réseau à l’énergie éolienne et solaire, afin d’améliorer son impact environnemental. Cela nécessite une capacité d’énergie renouvelable de 5 à 7 GW, un investissement de plusieurs milliards de dollars.
Le prix du carbone à prendre en considération
Mais si TC Energy ne résout pas la problématique d’émissions de carbone maintenant, cela pourrait lui coûter bien plus cher. Avec 100.000 kilomètres de pipelines alimentées au gaz naturel, elle émettait en 2019 près de 14 millions de tonnes. Or, le prix de la tonne de carbone, actuellement à 40$ CAN passera à 170$ CAN d’ici à 2030.
Pour cause, le Canada s’engage pour le climat et compte réduire ses émissions de 40 à 45% pour 2030. Le secteur pétrolier et gazier étant le plus grand secteur émetteur du pays, TC Energy prend de l’avance. Pour l’heure, la firme tente de quantifier les économies d’émissions qu’elle réaliserait en passant aux énergies renouvelables pour ses pipelines.
Une décision qui fait débat auprès des actionnaires
L’investissement de plusieurs milliards de dollars dans les énergies renouvelables ne réjouit pas tous les actionnaires. En effet, certains préféreraient que la firme investisse dans de nouveaux pipelines, ou qu’elle rembourse les investisseurs. Pourtant, construire de nouveaux pipelines n’est pas un projet viable à long terme, au vu des objectifs climatiques internationaux.
D’autres actionnaires demandaient au contraire à TC Energy de réduire leurs émissions et améliorer leur performance environnementale. Il s’agira toujours de transporter des combustibles fossiles, mais en plus « vert », le carbone ayant déjà coûté 69 millions $ CAN en 2019. D’ailleurs, les actifs canadiens, étasuniens et mexicains pourraient subir une règlementation plus poussé pour gérer les émissions de carbone.
Le nouveau PDG veut développer l’unité d’énergie et de stockage
François Poirier, fraîchement nommé PDG, souhaite utiliser et développer l’unité d’énergie et de stockage. Pour cause, il en est le précédant superviseur et voit ainsi le potentiel de cette division. Il vise à développer et diversifier l’entreprise par celle-ci qui comprend notamment les énergies renouvelables.
L’unité comprend 5% de la valeur des actifs de l’entreprise, une participation de 48,4% dans la plus grande centrale nucléaire canadienne. Maintenant, ce sont 2,6 milliards de dollars canadiens que TC Energy consacrera à l’allongement de sa durée de vie.
La firme diversifie ses activités
L’heure est au renouveau chez TC Energy, après l’échec du projet Keystone XL, qui devait rapporter $1,3 milliards CAN de bénéfices. De fait, elle veut développer deux projets énergétiques de stockage par pompage hydraulique en Ontario et en Alberta. Dont la décision finale d’investissement interviendra cet été.
Finalement, les gazoducs représentent tout de même 75% des revenus de la firme, et ce au moins jusqu’à 2024. Alimenter les pipelines via les EnR est ainsi la solution optimale – à court terme – pour que TC Energy joue un rôle dans la transition énergétique.