Taxonomie verte de l’UE ou quand le nucléaire et le gaz entre en jeu

La Commission européenne intègre à sa taxonomie verte un acte délégué complémentaire sur le climat. L’énergie nucléaire et le gaz rejoignent celle-ci au travers d’un cadre et d’exigences spécifiques.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

La Commission européenne intègre à sa taxonomie verte un acte délégué complémentaire sur le climat. L’énergie nucléaire et le gaz rejoignent celle-ci au travers d’un cadre et d’exigences spécifiques.

Taxonomie verte et objectifs de l’UE

L’UE a pour objectif de devenir climatiquement neutre d’ici l’horizon 2050. En ce sens, sa taxonomie verte oriente les investissements privés sur les activités nécessaires pour atteindre ce but.

Celle-ci consiste en un système de classement des activités économiques distinguables sous l’étiquette d’investissement durable. Elle comprend ainsi une liste de critères environnementaux détaillés à respecter afin d’obtenir un label vert.

Les règles de la taxonomie verte envisagent trois types d’investissements durables.

Premièrement, ceux qui contribuent substantiellement aux objectifs verts, comme les parcs éoliens. Deuxièmement, ceux qui permettent d’autres activités renouvelables.

C’est par exemple le cas des installations capables de stocker de l’électricité ou de l’hydrogène pour une utilisation ultérieure. Troisièmement, les activités dites de transition.

Dans ce dernier cas de figure, on cible les activités qui ne peuvent pas encore être rendues durables. Toutefois, leurs émissions doivent être inférieures à la moyenne de l’industrie globale.

Ces activités ne doivent pas non plus bloquer les actifs polluants ou évincer les alternatives renouvelables.

Les usines à gaz ainsi que les centrales nucléaires entrent dans ce troisième cas d’activités transitoires.

L’acte délégué complémentaire de la taxonomie verte

La Commission européenne considère que les activités gazières et nucléaires respectent les objectifs climatiques et environnementaux de l’UE. Selon elle, celles-ci doivent accélérer la transition d’activités plus polluantes comme la production de charbon. L’acte délégué complémentaire de la taxonomie verte traite de cette problématique.

Au titre de l’article 10 paragraphes 2 du règlement taxonomie, la Commission fixe les règles par lesquelles le gaz et le nucléaire intègrent sa taxonomie verte.

Ainsi, l’énergie nucléaire doit satisfaire des exigences de sûreté nucléaire environnementale. Le gaz, lui, doit contribuer à la transition du charbon vers les énergies renouvelables.

Plus en détail, les centrales à gaz éligibles au label vert doivent émettre moins de 270g d’équivalent CO2 par kWh. Autrement, on attend d’elles des émissions annuelles inférieures à 550 kg CO2e par kW sur 20 ans.

Pour les centrales nucléaires, celles-ci peuvent obtenir le label d’investissement vert à condition de recevoir leur permis de construction avant 2045. On exige enfin que les pays constructeurs disposent d’un plan et de fonds pour éliminer les déchets radioactifs d’ici 2050.

Mairead McGuiness, cheffe des services financiers de l’UE commente l’acte délégué complémentaire de la taxonomie verte. Elle déclare :

« L’UE s’est engagée à atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 et nous devons utiliser tous les outils à notre disposition pour y parvenir. Accroître l’investissement privé dans la transition est essentiel pour atteindre nos objectifs climatiques. Aujourd’hui, nous fixons des conditions strictes pour aider à mobiliser des financements pour soutenir cette transition, loin des sources d’énergie plus nocives comme le charbon ».

La taxonomie verte à l’épreuve des délibérations politiques européennes

Un certain nombre de résistances politiques émergent en réaction à l’acte délégué complémentaire sur le climat. Les critiques articulent principalement leur argumentaire sur l’idée d’un greenwashing qui s’oppose aux objectifs de décarbonation de l’UE. A contrario, ses partisans défendent l’intégration de l’énergie nucléaire et gazière à la taxonomie verte.

Les pays de l’UE et le Parlement européen ont quatre mois pour débattre de cet acte délégué complémentaire. Un seuil d’une majorité de 20 sur 27 des pays de l’UE peut potentiellement bloquer l’adoption du texte. Pareillement, une majorité de parlementaires qui votent contre celle-ci a aussi ce pouvoir.

Conséquemment, des parlementaires verts de l’UE déclarent faire campagne afin d’atteindre les 353 voix nécessaires pour bloquer la proposition. Ils avancent déjà en avoir près de 250.

Au niveau étatique, plusieurs pays expriment leurs désaccords. Sur le volet nucléaire, l’Autriche menace d’intenter une action en justice concernant le label vert du nucléaire.

D’autres États, comme la France, affirment eux que cette énergie de transition est cruciale pour les objectifs climatiques de l’UE.

Le gaz est également source de discorde. Des pays comme la Pologne et la Bulgarie estiment que les investissements gaziers doivent continuer. Ce positionnement prend appui sur la nécessité d’éliminer progressivement le charbon plus polluant. Néanmoins, le Danemark et l’Irlande déclarent qu’étiqueter les combustibles fossiles comme « verts » sape le leadership écologique de l’UE.

À condition que l’acte délégué complémentaire de la taxonomie verte gagne approbation, ses règles doivent s’appliquer dès janvier 2023. Avant cela, les responsables politiques doivent discuter de l’articulation du gaz et du nucléaire avec les défis énergétiques de l’UE.

Paris missionne Jean-Bernard Lévy pour revoir les subventions aux renouvelables

Face à l’alourdissement des dépenses publiques, le gouvernement français mandate deux experts pour réévaluer le dispositif de soutien aux énergies renouvelables électriques et au stockage, avec des propositions attendues sous trois mois.

L’armée polonaise s’engage à sécuriser le réseau électrique face à la menace des drones

L'opérateur national PSE s'associe aux forces armées pour protéger les postes de transformation, alors que les infrastructures critiques sont ciblées par des actes de sabotage attribués à des ingérences extérieures.

La Norvège lance une commission pour planifier l’après-pétrole

Le gouvernement norvégien met en place une commission chargée d’anticiper le déclin des hydrocarbures et d’évaluer les options économiques pour le pays dans les prochaines décennies.
en_1140331246540

Le Kazakhstan lance des appels d’offres pour 3 GW de capacités renouvelables d’ici 2026

Le Kazakhstan prévoit d’allouer 3 GW de projets éoliens et solaires d’ici fin 2026 par appels d’offres, avec un premier lot d’1 GW en 2025, dans un contexte de modernisation de son système électrique.

Les pannes électriques aux États-Unis atteignent un record de 11 heures par client en 2024

Les ouragans Beryl, Helene et Milton ont représenté 80 % des coupures d’électricité enregistrées en 2024, un pic inédit en dix ans selon les données fédérales.

France : la CRE lance un dispositif transitoire pour encadrer les fournisseurs

La Commission de régulation de l’énergie introduit un contrôle prudentiel temporaire sur les fournisseurs de gaz et d’électricité, via un « guichet à blanc » ouvert dès décembre, en attendant la transposition des règles européennes.
en_11401111111243540

Carney et Smith débloquent un pipeline vers l’Asie et modifient la loi sur les tankers

L’accord Carney–Smith lance un nouvel oléoduc vers l’Asie, supprime les plafonds d’émissions pétrogazières et amorce une réforme de la loi interdisant les tankers sur la côte nord du Pacifique.

Les actifs renouvelables post-CfD exposent les investisseurs à un risque de marché accru

La sortie progressive des contrats CfD transforme des actifs stables en infrastructures exposées à une volatilité accrue, remettant en cause les rendements attendus et les modèles de financement traditionnels du secteur renouvelable.

Le Canada réforme sa loi sur l’efficacité énergétique pour adapter sa politique aux marchés numériques

Le gouvernement canadien introduit une révision législative majeure de la Loi sur l’efficacité énergétique afin de soutenir sa stratégie nationale et s’aligner sur les réalités du commerce numérique.
en_114027272635540

Québec maintient seul un prix carbone à la pompe malgré la fin de la taxe fédérale

Québec devient l’unique province canadienne où le prix du carbone continue de s’appliquer directement aux carburants, dans un contexte où Ottawa a supprimé la taxe carbone grand public depuis avril 2025.

L’Inde investit $872mn pour produire localement ses aimants aux terres rares

New Delhi lance un plan d’incitations de 72,8 Md INR pour créer une capacité nationale de 6 000 tonnes d’aimants permanents, face aux restrictions croissantes imposées par la Chine sur les exportations de composants critiques.

Les contrats long terme redessinent le risque électrique sur 30 ans face à la volatilité

L’essor des CfD, PPA et mécanismes de capacité traduit un basculement structurel : les marchés ne couvrent plus les besoins de financement à 10–30 ans, alors que les prix spot ont bondi de 400 % en Europe depuis 2019.
en_114027271135540

Berlin prévoit l’acquisition de 25,1 % de TenneT Allemagne début 2026

L’Allemagne prévoit de finaliser l’achat de 25,1 % de la filiale allemande de TenneT pour 5,8 milliards €, afin de renforcer son contrôle sur les infrastructures critiques du réseau électrique national.

Le Ghana réorganise son secteur électrique autour du gaz pour contenir son déficit

Le gouvernement ghanéen met en œuvre une réforme de son système énergétique visant à renforcer l’usage du gaz naturel local, espérant réduire les coûts de production d’électricité et limiter le déséquilibre financier du secteur.

Le Suriname prévoit 220 000 barils par jour pour sa stratégie pétrolière d’ici 2028

À l’occasion des 50 ans de son indépendance, le Suriname a annoncé une feuille de route nationale incluant un investissement public majeur pour exploiter ses réserves pétrolières offshore.
en_114026261128540

La Corée du Sud face à la pression de l’AIE pour libéraliser son marché de l’électricité

Dans sa dernière revue, l’Agence internationale de l’énergie alerte sur les blocages structurels du marché sud-coréen de l’électricité, appelant à des réformes urgentes pour combler le retard sur les renouvelables et réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés.

La capacité électrique installée en Chine atteint 3.75 bn kW, en hausse de 17.3 %

La capacité de production électrique de la Chine a enregistré une forte croissance en octobre, portée par l’expansion continue du solaire et de l’éolien, selon les données officielles de l’administration nationale de l’énergie.

Trump relance l’offshore américain avec un plan de 34 ventes entre 2026 et 2031

Le programme offshore 2026-2031 propose d’ouvrir plus d’un milliard d’acres à l’exploration pétrolière, déclenchant une bataille réglementaire entre Washington, les États côtiers et les groupes juridiques spécialisés.
en_1140241131540

Le Mozambique centralise ses infrastructures gazières pour sécuriser l’axe Beira–Rompco

Le gouvernement du Mozambique regroupe ses actifs de transport et de regazéification gazière dans un véhicule public, consolidant l’axe stratégique Beira–Rompco pour soutenir les projets Rovuma et répondre à la dépendance sud-africaine.

NESO lance une consultation nationale pour planifier l’infrastructure énergétique régionale

Le gestionnaire britannique NESO engage un processus de consultation pour définir la méthodologie de onze futurs plans stratégiques régionaux destinés à coordonner les besoins énergétiques en Angleterre, en Écosse et au pays de Galles.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.