Adapter la tarification du carbone pour en faire un marché à part entière serait une étape essentielle dans la décarbonisation mondiale. Le dernier rapport climatique de Wood Mackenzie préconise ainsi une action forte des gouvernements dans un premier temps. Le CO2 pourrait ensuite être stocké, recyclé et permettre de développer de nouveaux marchés. Selon le rapport, cette industrie pourrait peser un billion USD$ à l’échelle mondiale.
La tarification du carbone doit être soutenue par l’action publique
Soutenir une action rapide des gouvernements du monde entier
La tarification du carbone fait l’objet du dernier rapport climatique de Wood Mackenzie publié ce jeudi 4 mars. Plusieurs scénarios futurs plausibles ont été étudiés et révèlent qu’une augmentation importante de la tarification du carbone est nécessaire. Ce, dans le but d’atteindre l’objectif de limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 °C.
Ainsi, ils pourraient par exemple, faciliter la production d’hydrogène à faibles émissions de carbone. Mais doivent également produire des émissions négatives.
En somme, les politiques publiques et industrielles joueront un rôle important dans la décarbonisation. Grâce notamment à des solutions basées sur la nature telle que le reboisement et l’agriculture du sol notamment. Au total, la capacité d’élimination du carbone pourrait atteindre 12 Gt de CO2. Ce qui reviendrait à 350 milliards d’arbres plantés.
De plus, les températures moyennes mondiales sont déjà de 1,2 °C au-dessus des niveaux préindustriels. Et l’élimination du carbone est impérative dans un monde net zéro. C’est pourquoi Wood Mackenzie recommande une action rapide et soutenue des gouvernements du monde entier.
Capturer le carbone pour diminuer les coûts de réduction
Les coûts de réduction pourraient être couverts par les prix du carbone, les incitatifs directs ou les politiques fiscales. Pour cela, les décideurs devront user du captage et du stockage de carbone (CSC), ainsi que du captage direct de l’air (DAC), en les combinant avec d’autres mesures.
L’utilisation du CO2 capturé réduira donc le coût unitaire de la réduction. Son utilisation est déjà établie dans les secteurs de la récupération assistée du pétrole et des boissons.
Selon le responsable des marchés et des transitions de Wood Mackenzie Asie-Pacifique, Prakash Sharma :
« Pour être sur une trajectoire de 1,5 C°, les prix de soutien du carbone devront atteindre 160 USD$ la tonne de CO2 d’ici 2030. Le prix moyen du carbone à l’échelle mondiale pour les divers régimes s’établissait à 22 USD$/tCO2 à la fin de 2020. »
Une industrie à 1 billion USD$
Cependant,le captage et le stockage du CO2 ne constituent qu’une partie de l’équation. Il existe des possibilités de commercialiser et d’utiliser le carbone capturé. Ainsi, la balance économique de réduction des émissions de CO2 serait plus équilibrée.
Pour Prakash Sharma :
« Il est temps de penser à faire de l’argent avec les émissions de CO2. Des technologies permettant de recycler le carbone en nouveaux produits sont disponibles, mais elles sont coûteuses et nécessitent une action politique forte. Si tout se passe bien, cette industrie pourrait devenir un milliard de dollars à l’échelle mondiale. »
Il pourrait ainsi être recyclé en nouveaux produits. Avec par exemple le ciment, le méthanol ou les engrais, des produits actuellement fabriqués à partir d’hydrocarbures.
De plus, le CO2 peut être liquéfié et transporté sur de longues distances. Par exemple, le Japon pourrait transporter du CO2 en Australie ou en Asie du Sud-Est pour le stockage ou l’utilisation. Cela ouvre la voie à la création de pôles et de rayons de CO2 pour chaque activité. À terme, des économies d’échelle pourraient donc être mises en place.