Le 21 août, le tanker grec Sounion a été gravement endommagé après avoir été frappé par quatre missiles tirés par les Houthis, un groupe rebelle soutenu par l’Iran. L’attaque s’est déroulée alors que le navire, chargé d’un million de barils de pétrole brut Basrah Heavy en provenance d’Irak, naviguait à l’ouest d’Al Hudaydah, au large des côtes du Yémen. Ces actions terroristes, qui se multiplient dans la région, visent à perturber les flux énergétiques vitaux qui transitent par la mer Rouge, une voie stratégique pour le commerce mondial.
L’incident a commencé à 2h57 UTC lorsque deux embarcations houthies ont approché le Sounion et ouvert le feu. Peu de temps après, à 5h00 UTC, trois missiles ont été tirés sur le navire, suivi d’un quatrième missile à 5h49 UTC. Ce dernier a provoqué un incendie à bord du tanker, rendant le navire incapable de manœuvrer et le laissant à la dérive. Bien que les 25 membres d’équipage aient réussi à éviter des blessures graves, l’attaque souligne l’intensification des risques dans cette région sous influence iranienne.
Les autorités grecques ont rapidement confirmé que le Sounion transportait une cargaison de pétrole brut destinée à la raffinerie de Motor Oil à Agioi Theodoroi, en Grèce. Le navire avait chargé sa cargaison le 12 août en Irak. Cet événement est l’une des attaques les plus graves survenues récemment en mer Rouge, une région devenue de plus en plus instable en raison des actions soutenues par l’Iran.
Le rôle de l’Iran dans l’instabilité régionale
L’implication directe de l’Iran dans le soutien aux Houthis n’est plus un secret. En fournissant des armes sophistiquées et un soutien logistique à ce groupe rebelle, l’Iran cherche à étendre son influence dans la région tout en perturbant les flux énergétiques mondiaux. La stratégie iranienne consiste clairement à utiliser les Houthis comme un bras armé pour attaquer les intérêts occidentaux et ceux de leurs alliés dans la région, notamment en ciblant les routes maritimes vitales de la mer Rouge.
Depuis le début du mois, huit navires ont été la cible d’attaques similaires dans cette zone, dont trois opérés par Delta Tankers. Ces incidents montrent que l’Iran, via ses proxys, ne se contente pas d’interférer dans les conflits régionaux, mais cherche également à exercer une pression stratégique sur les routes maritimes essentielles au commerce mondial. La mer Rouge, qui voit transiter une part importante du pétrole mondial, est désormais un théâtre d’opérations crucial pour Téhéran et ses alliés houthis.
Répercussions sur le commerce maritime et énergétique
Les conséquences de ces attaques se font déjà sentir sur le commerce maritime international. Plusieurs grandes entreprises, dont BP, Maersk et QatarEnergy, ont pris des mesures pour éviter les zones à risque en redirigeant leurs navires vers le Cap de Bonne-Espérance. Cette réorientation des routes, bien que coûteuse et chronophage, est perçue comme une réponse nécessaire pour assurer la sécurité des navires et de leurs cargaisons.
En outre, la volatilité accrue des flux d’approvisionnement en pétrole due à ces attaques pourrait avoir des répercussions sur les prix mondiaux de l’énergie, déjà sous pression en raison des tensions géopolitiques et des incertitudes économiques. Les opérateurs de marché surveillent de près l’évolution de la situation, conscients que toute escalade supplémentaire pourrait entraîner une perturbation majeure des approvisionnements en énergie.
L’impact de ces événements dépasse largement la région de la mer Rouge. La sécurité des routes maritimes internationales est désormais une préoccupation de premier ordre pour les gouvernements et les entreprises du monde entier. Les efforts pour sécuriser ces voies, notamment par l’intensification des patrouilles maritimes et la coopération internationale, sont en cours, mais le défi reste immense face à l’audace croissante des groupes soutenus par l’Iran.