Le groupe pétro-gazier algérien Sonatrach a annoncé dimanche que la livraison de gaz algérien vers l’Espagne via le gazoduc sous-marin Medgaz était “momentanément” suspendue en raison d’un incident “côté espagnol”.
“Un incident s’est produit du côté espagnol, dimanche en fin de matinée, sur le gazoduc Medgaz, reliant l’Algérie à l’Espagne, “provoquant une rupture momentanée de l’approvisionnement en gaz de l’Espagne”, a précisé Sonatrach dans un communiqué.
“Les équipes techniques espagnoles sont à pied d’œuvre pour effectuer les réparations nécessaires et rétablir l’approvisionnement de l’Espagne en gaz dans les plus brefs délais”, a ajouté la même source.
Enagas, le gestionnaire du réseau gazier espagnol a de son côté affirmé dans un communiqué qu”à aucun moment le flux de gaz arrivant en Espagne depuis l’Algérie par Megaz n’avait cessé aujourd’hui”, mais simplement “diminué”.
“À la mi-journée, selon une information provenant de Medgaz, une interruption temporaire – qui a duré deux heures – des flux partant de l’usine en Algérie” a provoqué “une diminution – mais pas une interruption – dans les débits d’entrée en Espagne”, explique le groupe, qui précise que “le flux le plus bas a été de 704.000 Nm/h”.
Le système de sécurité n’a pas été affecté et “il n’y a eu aucune raison technique pour qu’une telle situation se produise”, poursuit-il, indiquant “le problème a été réglé et que les flux sont en train de revenir à la normale”.
Les importations de gaz algérien par l’Espagne ont fortement baissé ces derniers mois, dans un contexte de tensions entre Alger et Madrid. Auparavant, l’Espagne importait la majeure partie de son gaz d’Algérie, notamment via le Medgaz, qui relie la péninsule ibérique aux gisements gaziers exploités par Sonatrach.
Selon Enagas, 24,4% du gaz importé par l’Espagne est venu de Russie en juin, contre 29,6% des Etats-Unis. L’Algérie, longtemps premier fournisseur du pays, n’a pesé que pour 21,6% de ses importations.
Le gouvernement algérien est très remonté contre l’Espagne depuis que le gouvernement du socialiste Pedro Sánchez a décidé, en mars, de soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental, afin de mettre fin à près d’un an de crise diplomatique entre Madrid et Rabat.
En réaction à cette volte-face dans la position traditionnellement neutre de Madrid, les autorités algériennes ont suspendu début juin un traité de coopération avec l’Espagne. La question du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole considérée comme un “territoire non autonome” par l’ONU, oppose depuis des décennies le Maroc – qui en contrôle 80% – aux indépendantistes du Front Polisario, soutenus par Alger.