L’annonce de la surtaxe exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises, intégrée au projet de budget 2025, continue de provoquer des réactions parmi les dirigeants des grandes firmes françaises. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies, a exprimé son accord avec Bernard Arnault, fondateur et dirigeant de LVMH, qui avait dénoncé cette taxation comme une pénalisation du « made in France ».
Une surtaxe qui cible 440 entreprises
Le gouvernement français prévoit de lever 8 milliards d’euros grâce à cette contribution exceptionnelle, qui s’appliquera aux entreprises générant plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires en France. Environ 440 sociétés sont concernées par cette mesure, qui ne s’étendra toutefois que sur un an. Bernard Arnault a récemment critiqué cette décision, estimant qu’elle visait les entreprises ayant une activité productive en France.
Patrick Pouyanné a repris cet argument en déclarant : « C’est une surtaxe sur les gens qui ont une activité en France, qui tirent des profits en France. C’est ça la réalité de ce qui va se passer. » Il a ainsi appuyé la position de Bernard Arnault, qualifiant son analyse de « bon sens ».
Un impact significatif pour LVMH
Pour LVMH, leader mondial du luxe, la surtaxe représenterait un coût estimé entre 700 et 800 millions d’euros. Le groupe, dont le chiffre d’affaires a atteint 84,7 milliards d’euros en 2024, figure parmi les entreprises les plus lourdement impactées par cette mesure.
Patrick Pouyanné a souligné que TotalEnergies ne devrait cependant pas être concerné par cette surtaxe, en raison du recul de son activité de raffinage en France en 2024. Ce déclin de l’activité domestique devrait en effet réduire à néant ou presque l’impôt sur les sociétés du groupe en France.
Une taxation différenciée pour TotalEnergies
Bien que TotalEnergies échappe à la surtaxe sur les bénéfices, l’entreprise devra néanmoins s’acquitter d’une autre charge fiscale, celle portant sur les rachats d’actions, inscrite dans le projet de budget. Selon Patrick Pouyanné, cette taxe représentera un coût compris entre 100 et 150 millions d’euros pour son groupe.
Il a également rappelé que TotalEnergies continuerait à contribuer de manière significative aux finances publiques, avec plus de 2 milliards d’euros de taxes et autres prélèvements en 2024. Cette somme inclut les impôts et taxes de toute nature, les cotisations sociales patronales, ainsi que la retenue à la source sur les dividendes versés aux actionnaires étrangers.
Une mesure contestée dans le milieu économique
La surtaxe exceptionnelle continue d’alimenter le débat au sein du monde des affaires. Si le gouvernement la justifie par la nécessité de réduire le déficit public, certains dirigeants y voient un frein potentiel à l’attractivité économique du pays.
Les grandes entreprises concernées devront désormais ajuster leur gestion financière en fonction de cette nouvelle charge fiscale, tandis que le gouvernement devra mesurer les effets de cette mesure sur les investissements et l’activité économique à moyen terme.