Les syndicats de l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) doivent rencontrer la ministre de la Transition énergétique vendredi, après que le gouvernement ait annoncé la disparition de leur établissement. Selon les syndicats, cela risque d’affaiblir l’indépendance de la sûreté nucléaire en France. Cette décision vise à créer des synergies dans la sûreté nucléaire, au moment où l’État veut relancer un programme de réacteurs.
Inquiétudes des syndicats quant à l’indépendance de la sûreté nucléaire
Des représentants syndicaux ont fait part de leurs inquiétudes concernant l’indépendance et l’expertise de l’IRSN, lors d’une réunion avec le commissaire du gouvernement chargé de cet établissement public. Les syndicats redoutent la fin de la structure « duale » du système de sûreté français, certains y voyant une manière de mettre au pas l’institut. Ils craignent également que la branche recherche de l’IRSN ne soit transférée au CEA, qui alimentait l’expertise.
Les syndicats de l’IRSN appellent à un débat public sur cette question, et demandent à ce que la réorganisation soit mise en œuvre de manière transparente et en toute sécurité. Ils affirment que la sûreté nucléaire ne doit pas être sacrifiée sur l’autel des synergies, et que l’expertise de l’IRSN doit être maintenue pour garantir la sécurité des travailleurs et de la population.
Réorganisation de la sûreté nucléaire en France
La ministre Agnès Pannier-Runacher a demandé aux responsables de l’IRSN, de l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) et du CEA de proposer une méthode de travail pour mettre en œuvre cette réorganisation d’ici le 20 février. Le gouvernement souhaite renforcer les compétences de l’ASN en matière d’expertise et de recherche et développement, afin d’améliorer sa crédibilité et d’asseoir son autorité. La direction de l’IRSN doit recevoir les représentants du personnel mercredi et s’exprimer devant les parlementaires de l’Office d’évaluation des choix scientifiques jeudi.