Sun Exchange, une start-up Sud-Africaine, a levé 3 millions de dollars sur le marché de l’énergie solaire en Afrique.
La société Sun Exchange est une plateforme de location d’énergie solaire en peer-to-peer. Elle a récemment reçu des fonds de l’Africa Renewable Power Fund (APRF), un fonds d’investissement privé soutenu par la Banque Africaine de développement (BAD), d’un montant de 3 millions de dollars.
À ce jour Sun Exchange, société fondée en 2015, a des membres dans 162 pays et produit plus de 2 millions de kWh d’électricité.
Cet investissement va permettre à Sun Exchange d’évoluer et de s’étendre sur de nouveaux marchés en Afrique subsaharienne. Par exemple, ces projets vont permettre aux utilisateurs de la plateforme de louer de l’énergie solaire à des écoles, des cliniques, des fermes, des usines de traitement de l’eau… En retour, l’organisation qui consomme l’électricité a accès à une énergie solaire abordable et fiable. Le but de cette manœuvre est de réduire les coûts de l’électricité tout comme ses émissions de carbone.
Pour Abraham Cambridge, l’investissement de l’APRF « ouvre la prochaine phase de croissance de Sun Exchange, qui comprend la constitution de notre équipe, la création de plusieurs nouveaux emplois dans le domaine de l’énergie durable et propre, et permet à notre clientèle croissante dans le monde entier de diversifier davantage son portefeuille de cellules solaires dans de nouvelles régions ».
L’achat d’énergie solaire en bitcoin, comment ça marche ?
Sun Exchange gère un marché de location et d’achat de panneaux solaires qui permet aux particuliers du monde entier d’investir dans cette énergie en Afrique du Sud. Ces panneaux solaires possèdent entre 32 à 96 cellules solaires achetables à l’unité pour environ 5 euros. Une fois achetées, ces cellules sont louées à des entreprises locales pour leur fournir de l’énergie.
Dans une interview accordée à Tech Crunch, le fondateur et PDG de Sun Exchange, Abraham Cambridge, explique qu’en tant « qu’individu, vous vendez de l’électricité à une école en Afrique du Sud, grâce à un panneau solaire que vous avez acheté par l’intermédiaire de la Sun Exchange. […] Notre plateforme mesure la production d’électricité de votre panneau solaire. Elle organise l’achat de cette électricité avec le consommateur que vous avez choisi, collecte cet argent et le reverse ensuite dans votre portefeuille Sun Exchange ».
Il ajoute que « La raison pour laquelle nous avons choisi Bitcoin est que nous avions besoin d’un système de paiement universel qui permette des micro-transactions jusqu’à un millionième de cent américain ».
Le modèle commercial en peer-to-peer de la société est basé sur la cryptographie des devises. Elle mesure l’électricité produite par les panneaux solaires, qui est achetée par un client. L’argent est ensuite transféré dans le portefeuille Sun Exchange de l’investisseur. Et enfin, l’option de paiement est disponible en monnaie locale, en rand sud-africain ou en bitcoin.
Ce mode de financement participatif pourrait accélérer le déploiement de l’énergie solaire en Afrique.
Les crypto monnaies se développent dans le secteur de l’énergie
Il existe d’autres crypto monnaies dans le secteur des énergies renouvelables :
- La SolarCoin est une monnaie cryptée qui récompense les producteurs d’énergie propre avec des SolarCoin pour chaque unité produite.
- Le SUNEX est une monnaie que possède Sun Exchange. C’est une monnaie de récompense qui augmente le pouvoir d’achat et de gain sur la plateforme Sun Exchange.
L’énergie solaire en Afrique, un marché à haut potentiel ?
« J’ai réalisé que l’opportunité du solaire était énorme, non seulement pour l’Afrique du Sud, mais aussi pour l’ensemble du continent africain » a déclaré Abraham Cambridge. « Ce qu’il fallait, c’était un nouveau mécanisme pour faire fonctionner l’Afrique à l’énergie solaire »
L’électricité, une denrée rare en Afrique du Sud
L’Afrique Subsaharienne incarne un marché prometteur dans le domaine des énergies renouvelables. Sa population est d’environ 1 milliard d’habitants répartie sur un territoire immense.
Cependant, seule la moitié de cette population a accès à l’électricité selon l’Agence internationale de l’énergie. L’Afrique du Sud fait face à une crise énergétique à l’origine de coupures de courant. Le réseau national est sous tension, et le pays a mis en œuvre des délestages dans les zones commerciales et résidentielles.
L’énergie solaire attire les start-ups
Il existe plusieurs start-ups, bien financées, dans le domaine de l’énergie solaire qui opèrent dans les principaux centres technologiques et économiques d’Afrique.
Par exemple, en Afrique de l’Est, la société M-Kopa vend à crédit des kits de matériel solaire aux ménages et autorise les paiements via le portefeuille électronique du téléphone portable M-Pesa. Et au Nigéria, la société Rensource a développé la construction de micro-services publics, alimentés par l’énergie solaire, pour les structures commerciales.
À l’avenir, la société Sun Exchange prévoit d’étendre ses services à d’autres pays africains comme le Nigéria avant de s’implanter en Amérique Latine et en Asie du Sud-Est.
Léa Houël