La Suisse pourrait atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050 en investissant seulement 2% de son produit intérieur brut (PIB) chaque année. Ce sont l’Association suisse des banquiers (ASB) et le Boston Consulting Group (BCG) qui ont émis cette affirmation.
La Suisse en bonne voie pour la neutralité carbone
Une récente étude de l’ASB et du BCG se veut rassurante quant à la transition énergétique de la Suisse. En effet, celle-ci nécessiterait un investissement annuel moyen de 12,9 milliards de francs suisses (environ €2 milliards), soit 2% de son PIB. Cette somme devrait être investie pendant les trois prochaines décennies, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050.
Au total, la Suisse doit investir 387,2 milliards de francs (environ €360,8 milliards), un effort dérisoire. De plus, l’étude affirme qu’il peut se réaliser grâce aux prêts des banques et aux dépenses gouvernementales.
Les banques pourraient couvrir 83% des besoins de financement
Pour le directeur général adjoint de l’ASB, August Benz, la transition écologique résultera d’un effort global, qui doit mobiliser tous les acteurs. Il appelle ainsi à la coopération des entreprises, des banques, des consommateurs et des politiciens.
Mais les banques pourraient avoir un rôle prépondérant dans la transition du pays. Pour cause, l’étude estime qu’elles pourraient couvrir 83% des besoins de financement, via 10,7 milliards de francs de prêts annuels. Il s’agit de seulement 1/10ème des prêts hypothécaires et des prêts aux entreprises accordés dans le pays.
Aussi, un milliard de francs pourraient être levé annuellement sur les marchés des capitaux. Le reste serait investi sans difficulté par le gouvernement.
La feuille de route propose de développer les technologies existantes
L’étude bancaire a émis une feuille de route concernant les futurs investissement. Elle conseille notamment de baser les investissements des deux prochaines décennies sur des technologies existantes.
Au programme, expansion des transports publics, augmentation du nombre de véhicules électriques et de leurs bornes de recharge. Pour cause, le pays déplore une tendance des conducteurs à l’achat de SUV énergivores, en raison de sa richesse.
Dans un deuxième temps, il s’agira de développer les récentes techniques et infrastructures de captage et stockage de carbone. En parallèle, le pays devra réduire sa dépendance au mazout pour le chauffage du secteur du bâtiment, actuellement le plus élevé d’Europe.
Le pays note de nombreux progrès
Si la Suisse peut s’assurer un avenir vert à moindre frais, c’est parce qu’elle est déjà dotée d’un secteur énergétique presque propre. Émettant environ 7% des émissions de CO2 totales. Ce, grâce à un paysage propice aux énergies renouvelables, et notamment au développement de l’hydroélectricité sur le territoire.
En comparaison, en Europe, la contribution moyenne du secteur énergétique aux émissions totales s’élève à 26%. Également, la Confédération helvétique dispose d’un réseau de transports publics efficace. Et son économie vit principalement grâce au secteur des services, faiblement énergivore, avec peu d’activités problématiques.
La Suisse mène sa politique énergétique en silence et démontre qu’elle a un avantage sur le reste du monde. En 2018, l’université de Yale classait même le pays premier sur 180, selon son classement basé sur l’indice de performance environnementale.