Un réseau de canalisations d’hydrogène européen est sur le point de voir le jour. Une étude de DNV consultancy commandée par l’opérateur de gazoduc allemand Gascade indique que des investissements de 15 à 22 milliards d’euros pourraient acheter un nouveau réseau de canalisations d’hydrogène de 4 200 kilomètres reliant six pays européens, à savoir l’Allemagne, la Belgique, la Grande-Bretagne, le Danemark, la Norvège et les Pays-Bas. Ce réseau pourrait transporter jusqu’à 300 térawattheures (TWh) par an d’hydrogène propre produit à partir de l’énergie éolienne offshore de la mer du Nord, répondant ainsi à 15% de la demande de carburant synthétique que l’Union européenne prévoit pour l’année 2050.
Un réseau de canalisations d’hydrogène européen pour lutter contre les gaz à effet de serre
L’Allemagne et l’Union européenne s’efforcent de produire, importer et commercialiser de l’hydrogène à partir du vent et du soleil pour éliminer les gaz à effet de serre. La production d’énergie future doit être réorientée vers les énergies renouvelables. Pour répondre à ces enjeux, les quatre signataires de la déclaration dite d’Esbjerg (l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et le Danemark) se sont engagés l’année dernière à construire au moins 150 gigawatts d’énergie éolienne offshore en mer du Nord d’ici 2050. L’Union européenne disposait de 15 GW de capacité éolienne offshore en 2021.
Le directeur général de Gascade, Ulrich Benterbusch, souligne que « nous pensons qu’il est important de regarder maintenant pour pouvoir arriver à temps à un réseau européen d’hydrogène offshore ». Les signataires de la déclaration d’Esbjerg se réuniront à nouveau en Belgique en avril prochain pour poursuivre les discussions.
Deux options envisagées pour ce nouveau réseau de canalisations d’hydrogène européen
DNV consultancy a posé la question de savoir si l’énergie éolienne offshore devait être convertie sur place en hydrogène via des usines d’électrolyse, ou si l’électricité devait être acheminée vers des installations d’électrolyse côtières. Selon l’étude, l’option côtière est la plus rentable pour l’énergie éolienne produite à moins de 100 kilomètres de la terre. Toutefois, la production d’hydrogène sur site en mer permettrait d’économiser sur de nouveaux câbles électriques coûteux d’une capacité énergétique bien inférieure, par rapport aux pipelines, et battrait les coûts des importations maritimes d’hydrogène depuis l’étranger.
Coûts de l’hydrogène en baisse
Les coûts de l’hydrogène de la mer du Nord pourraient être de 4,59 euros par kg en 2030, tombant à 3,24 euros/kg en 2050, selon les auteurs de l’étude. Ces coûts devraient donc diminuer progressivement, rendant ainsi le recours à l’hydrogène de plus en plus accessible.