Le directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, a exprimé sa préoccupation face à la récente décision de l’Union européenne d’augmenter les droits de douane sur les importations de véhicules électriques chinois jusqu’à 38%. Cette annonce, survenue mercredi, a provoqué des réactions dans le secteur automobile, notamment de la part de Stellantis qui, en partenariat avec Leapmotor, prévoit de lancer ses premières voitures électriques en Europe en septembre. Le groupe Stellantis a par ailleurs multiplié les investissements dans le secteur des batteries de véhicules électriques.
Lors d’une conférence à Auburn Hills, Michigan, Tavares a insisté sur l’importance de la stabilité réglementaire pour permettre aux entreprises de s’adapter et d’innover. « Nous sommes ici pour fournir une mobilité propre, sûre et bon marché. Si vous me donnez de la stabilité, je vais trouver les solutions que vous pensez bonnes pour la société », a-t-il déclaré, adressant son message aux décideurs européens et américains.
Impact sur les projets de batteries en Europe
Carlos Tavares a également abordé l’impact de cette instabilité sur les projets de production de batteries en Europe. Stellantis, par le biais de sa co-entreprise ACC avec Mercedes et TotalEnergies, a suspendu ses projets d’usines de batteries en Allemagne et en Italie. La raison invoquée est l’incertitude entourant les régulations des véhicules électriques en Europe. « Il y a beaucoup de tensions sur ce qu’on doit faire avec les voitures électriques. Certains sont pour, d’autres sont contre », a-t-il souligné.
En analysant les chiffres de vente de véhicules électriques en Europe, Tavares a mis en évidence des disparités significatives. En Italie, seulement 2% des ventes concernent des véhicules électriques, contre 40% en Scandinavie et 15% au Portugal et en France. Ces variations influencent directement les décisions de production de Stellantis, qui ne souhaite pas investir dans des usines de batteries dans des marchés où la demande est faible.
Conséquences économiques et stratégiques
La décision de Bruxelles d’augmenter les droits de douane est perçue comme une tentative de protéger l’industrie automobile européenne face à la concurrence chinoise. Cependant, pour des entreprises comme Stellantis, cette décision génère une incertitude qui complique la planification stratégique et les investissements. Tavares a déploré l’absence d’étude d’impact sur l’interdiction de la vente de véhicules non électriques en 2035 en Europe, soulignant que des décisions aussi cruciales nécessitent une analyse approfondie pour éviter des conséquences économiques négatives.
La position de Carlos Tavares illustre les défis auxquels sont confrontés les constructeurs automobiles dans un environnement réglementaire en constante évolution. Pour Tavares, la clé réside dans la stabilité des régulations, permettant aux entreprises de s’adapter efficacement et de contribuer à la transition vers une mobilité plus durable.
La situation actuelle souligne l’importance d’un dialogue constructif entre les décideurs politiques et les acteurs industriels pour assurer une transition énergétique équilibrée et soutenable.